Bonne nouvelle de début d'année 2006 pour la population de la daïra d'El Amria, soit trois chefs-lieux de communes et quatre douars au total. Il est attendu que d'ici l'été, cette daïra limitrophe d'Oran sera désormais alimentée par de l'eau de mer dessalée. Elle n'aura, ainsi, pas à attendre comme le reste de la wilaya celle que devrait livrer dans deux années la station de dessalement prévue à Oued El Hallouf. Et comme parfois le hasard de la gestion fait bien les choses, le réseau de distribution a été refait récemment à travers la daïra, ce qui limitera les déperditions d'eau. Une eau qui coûtera forcément plus cher parce que dessalée. Ce sont deux monoblocs qui la produiront. D'une capacité de 2500m3/j chacun, ils seront installés à Bouzadjar, la localité côtière dont la population est certainement la plus mal lotie des trois communes. Elle n'est en effet actuellement alimentée qu'une fois tous les 15 jours. Les heureux autres bénéficiaires de cette manne sont les estivants, ceux qui, de plus en en plus nombreux, fuient la corniche oranaise grâce à la récente ouverture d'une route reliant cette dernière au littoral témouchentois. Pour l'anecdote, Oran et Tlemcen étaient sur la liste des wilayas devant, en concurrence, bénéficier de ce cadeau de fin d'année. Il s'est trouvé que la banque des données de Aïn Témouchent a été très rapide à justifier le bénéfice des étrennes du ministère de l'Hydraulique. Trois questions demeurent en suspens. D'abord, celui du prix du mètre cube pour ceux qui s'acquittent de leurs redevances à l'Algérienne des Eaux et ceux qui paient au forfait leur eau annuellement aux communes. Ensuite et corollairement, ces dernières, puisque le régime de la pénurie va cesser, devraient rapidement en venir à la réalité des prix et au paiement selon la consommation. Elles doivent d'ores et déjà, équiper les ménages en compteurs, sensibiliser la population à la nouvelle donne, la disponibilité hydrique et son pendant sonnant et trébuchant qu'elle a toujours ignoré, pour éviter les troubles. De même, les régies des communes, faiblement encadrées au demeurant, sont-elles à même de gérer la nouvelle situation ou alors ne devra-t-on pas s'en remettre à l'ADE ? Enfin, il reste la question du site d'implantation des monoblocs et celle de l'impact néfaste que pourrait entraîner cette réalisation sur l'écosystème marin du fait du rejet des résidus concentrés en sels, en phosphates, en chlore et en acides gras. Il est à espérer que le choix du site et de la technologie n'est pas ruineux en terme de développement durable et qu'il n'a pas été arrêté en contradiction avec la loi-cadre qui protège l'environnement et particulièrement les sites touristiques. Affaire à suivre.