Chaque été, comme cette année, une partie de la population de la commune d'Oulhaça renoue avec les robinets à sec. La pénurie d'eau se traduit également, chez les usagers, par des maladies de peau consécutives à l'usage répété d'une eau trop longtemps stockée. Cependant, ce n'est pas tant par manque d'eau que le problème se pose dans ces Traras orientaux, une zone montagneuse qui surplombe la mer, par delà l'embouchure de la Tafna. Toute l'eau captée au profit de l'AEP est d'une part souterraine et de l'autre, elle est assurée par la commune plutôt que par l'Algérienne des Eaux. De ce fait, le problème réside dans une multiplication de contraintes sur le réseau, des difficultés que le budget communal ne peut supporter car étant au demeurant structurellement déficitaire. A cet égard, sur une population totale de 16 915 habitants, seulement 2 570 résident à Souk El Tenine, l'agglomération chef-lieu. De la sorte, 6 504 habitants et 7 841 autres sont éparpillés soit en zones secondaires et éparses, soit sur 42 douars disséminés sur 86 km2. C'est dire, en conséquence, l'étalement du réseau de distribution alimenté par 32 châteaux d'eau que remplissent 27 stations de pompage. La difficulté naît du fait que le réseau est vétuste, datant de l'indépendance, et que la commune ne dispose pas des fonds nécessaires, ni pour sa réfection, ni a fortiori pour le remplacer. Ce qui occasionne des fuites conséquentes se traduisant par moins d'eau là où le réseau est le plus détérioré. Pompage aléatoire Par ailleurs, il arrive souvent, comme cet été, que les pompes hydro-électriques cessent de fonctionner suite à une panne quelconque. Et comme la commune est endettée auprès de son fournisseur en la matière, celui-ci refuse d'assurer la maintenance tant que ses factures demeurent impayées. En outre, cet embarras financier se complique par le fait que l'eau est payée au forfait, consécutivement à l'absence de compteurs. Prenant prétexte de cela, les usagers refusent de payer leurs factures à moins qu'elles soient établies sur la base de leurs consommations réelles. Or, la commune est dans l'impossibilité financière de fournir des compteurs. De la sorte, les créances impayées par les habitants s'élèvent à 20 millions de DA, un manque à gagner qui constitue une somme colossale pour la commune. Pour sa part, le maire indique que la tutelle a été saisie par le biais de la Daïra. Quant à l'Algérienne des eaux, elle ne veut prendre en charge la distribution qu'à la condition que le réseau soit renouvelé et les compteurs individuels placés. L'eau dessalée se fait désirer à Bouzedjar L'eau dessalée qui devait couler à flots à partir du 15 juin, puis du 30 et, enfin, du 5 juillet, se fait désirer aux robinets à travers la daïra d'El Amria. Un stupide problème de raccordement électrique des deux monoblocs de dessalement de l'eau de mer a définitivement ruiné la crédibilité des autorités sur ce plan. La question qui se pose est de savoir comment sans cela installer de nouvelles attitudes de consommation, en particulier la rationalité ? Comment, lorsque l'eau sera disponible H24 et qu'il faut impérativement la consommer au rythme de production de l'usine, alors que l'habitude est au stockage ?