La Malaisie est surtout connue en Algérie pour ses meubles rustiques qui ont pénétré le marché algérien de l'ameublement au cours de ces dernières années. La foire annuelle de l'ameublement qui se tient au mois de mars attire les professionnels du monde entier à le recherche de belles affaires. Une agence de voyages installée à Oran prépare dans ce cadre un voyage pour des clients intéressés par cette opportunité d'affaire. La même agence pionnière dans la toute nouvelle destination touristique de la Malaisie avait déjà donné l'occasion à un groupe de touristes algériens de découvrir les multiples atours touristiques de ce pays de contrastes où se côtoient le gigantisme des grandes mégapoles à l'instar de la capitale Kuala Lumpur et le dépaysement le plus total qu'offrent les nombreuses îles inhabitées et vierges qui essaiment au nord, à l'est et à l'ouest du pays. Une autre agence de voyages algérienne est présente en ce moment même sur place avec dans ses bagages 25 touristes algériens. Bien évidemment, on ne peut encore parler de nouvelle destination touristique des Algériens vu le coût exorbitant du voyage (autour de 200 000 DA). Pour l'heure, les touristes qui partent à la découverte de la Malaisie se recrutent dans les milieux d'affaires, chefs d'entreprise, professions libérales, voire diplomatiques. Pourtant, les autorités malaisiennes demeurent profondément convaincues que l'Algérie est un marché potentiel qu'elles entendent bien investir. Un eductour (voyage d'information pour les professionnels du tourisme) vient d'être organisé du 16 au 24 décembre à l'initiative du ministère du Tourisme malaisien à l'intention de 15 pays du Moyen-Orient et du Maghreb. L'Algérie était représentée par une délégation de 11 tour-operators des secteurs publics et privés. L'opération pour la partie algérienne a été montée avec la collaboration de la compagnie aérienne Qatar Airways, représentée par son responsable des ventes à Alger, Nabil Ferhat. Cette compagnie est présente sur le marché algérien depuis moins d'une année et s'est déjà affirmée sur le marché algérien en arrachant des parts de marché importantes sur des destinations comme Dubai et Doha ambitionne de jouer le rôle de locomotive en favorisant la circulation des personnes et des biens entre les deux pays, la Malaisie et l'Algérie, qu'il s'agisse de touristes ou d'hommes d'affaires. La compagnie qatarie qui dessert déjà Kuala Lumpur au départ de Doha à raison de trois vols hebdomadaires compte mettre à profit sa liaison aérienne Alger-Doha pour relier notre capitale à Kuala Lumpur dans la perspective d'une demande touristique et d'affaire laquelle, dit-on dans les milieux professionnels concernés existent bel et bien pour peu qu'elle soit prise en charge et canalisée. Le vol d'Alger vers Doha du 16 décembre était archicomble tout autant d'ailleurs que la continuation sur la capitale malaisienne Kuala Lumpur. Les autorités malaisiennes qui avaient déjà organisé des eductours similaires successivement pour les pays asiatiques, européens et américains attendent beaucoup de ce forum des professionnels du tourisme du Moyen-Orient pour une plus grande ouverture du marché touristique malaisien aux touristes en provenance de ces pays liés par la religion commune. En plus des ateliers débats sur le produit touristique malaisien, la délégation algérienne a eu à visiter une gamme variée d'infrastructures hôtelières du plus luxueux et plus étoilé comme on en trouve dans les grandes capitales européennes et américaines aux hôtels de villégiature surgis au milieu des plantations de cocotiers et de palmiers dont la conception sous forme de bungalows en bois à l'architecture baroque construits sur pilotis sont un véritable hymne aux vacances et au farniente. Certains patrons algériens d'agences de voyages paraissaient très intéressés par certaines infrastructures visitées en dépit des prix affichés qui atteignent les cimes de 1000 dollars US la nuitée, 3500 dollars US pour une suite royale. « J'ai déjà en tête des clients qui pourraient être intéressés par ce genre d'hôtels », confie un patron d'agence de voyages. La Malaisie serait-elle alors une destination touristique uniquement pour les grosses fortunes algériennes Tourisme qui croit pour sa part qu'il est possible de mettre le produit touristique malaisien à la portée des bourses moyennes en agissant sur les coûts des transports et des prestations touristiques. Des négociations sont en cours avec les autorités algériennes et des compagnies aériennes pour organiser des vols charters, révèle le responsable malaisien. Pour ce faire, il faudrait qu'il y ait une demande des deux parties, autrement dit que le marché algérien soit captif pour les Malaisiens et vice-versa, c'est-à-dire qu'il y ait du côté malaisien une volonté de développer des liens économiques et humains plus forts avec l'Algérie sur une base mutuellement avantageuse pour les deux pays. De leur côté, les patrons des agences de voyages algériens pensent également qu'ils peuvent relever le défi de faire rêver les Algériens issus des classes moyennes en leur offrant la possibilité de découvrir à moindre coût des destinations touristiques desquelles ils sont exclus pour peu que les pouvoirs publics acceptent de jouer le jeu et s'impliquent dans cette opération. « Pour accéder à la devise, nous sommes contraints de recourir au marché parallèle », confie un directeur d'une agence de voyages qui ne s'explique pas l'ostracisme qui frappe le secteur du tourisme. « Alors que nous disposons d'un registre du commerce et que nous payons nos impôts, nous ne sommes pas considérés comme des agents économiques à part entière. Nous sommes le seul secteur devant lequel se ferment les portes de l'accès à la devise », se désole-t-il. Pour qui a déjà visité ce pays magique qui adopte ses hôtes dès l'instant où on foule son sol, avec une chaleur et une hospitalité auxquelles on ne pourrait rester insensible, il n'est pas hasardeux de dire qu'avec une meilleure maîtrise des coûts, la Malaisie pourrait devenir la première destination touristique des Algériens en mal d'exotisme et de découverte des contrées lointaines.