Mohammed Benamar Djebbari a marqué sa carrière d'enseignant, puis d'inspecteur de l'éducation, avant de se voir confier des tâches ardues qu'il avait acceptées sans rechigner. «C'était mon devoir de citoyen», disait-il simplement. Après sa retraite en 1980, il s'est consacré à l'écriture. Il a signé son début de carrière d'écrivain avec «Un parcours rude et bien rempli. Mémoires d'un enseignant de la vieille génération». Une autobiographie en trois tomes où il raconte son métier d'enseignant, ses rencontres, son itinéraire. Celui qui avait coutume d'être «accompagné» de son légendaire panier bleu, nous confiait que contrairement à ce qu'on pourrait penser, là dedans, il n'y a pas d'aliments, ni de fruits mais des livres, des journaux. «C'est aussi une alimentation». Bien que souffrant, l'écrivain tenait à assister aux rencontres organisées à l'occasion de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», notamment au colloque sur Mohammed Dib et son œuvre. Né le 21 janvier 1918, M. Djebbari a rejoint sa dernière demeure le 1er jour du Ramadhan au cimetière de Nedroma, sa ville natale qu'il chérissait tant. Il s'en est allé à l'âge de 93 ans. Celui qui se faisait un devoir de nous offrir ses productions littéraires dédicacées a tiré sa révérence en ce début du mois de foi et de piété. Mohammed Benamar Djebbari, en dépit de ses difficultés de déplacement et la faiblesse de sa vue, avait tenu à rendre visite à notre bureau, quelques semaines avant son décès, pour nous offrir son dernier ouvrage «Nedroma, petite ville, grands noms». Un livre bien documenté où il a mis en exergue toutes les personnalités, les natifs de cette ville ancestrale. Bien qu'affaibli, il était loin de se départir de son sens de l'humour et du commentaire. Imprégnés de sa vivacité, de son verbe facile et de sa joie de vivre, on n'avait pas perçu l'alerte de la faucheuse. Que Dieu ait ton âme, l'ami !