Les éditions ANEP viennent, tout juste de mettre sur le marché national, une série de quatre livres signés par des auteurs algériens. Dans la série des écrits se rapportant à la guerre de Libération nationale, deux ouvrages sont à l'honneur. Le premier livre signé de la plume de Khaled Nezzar est intitulé Algérie (1954-1962) Journal de guerre (815 DA). Le général Khaled Nezzar a occupé respectivement les postes de chef d'état-major de l'armée algérienne, puis ministre de la Défense nationale. Il a vécu les événements de la guerre jusqu'au cessez-le-feu conclu avec l'armée française. Dans son livre, il retrace les principales phases de la montée en puissance de l'armée algérienne. Il éclaire les lecteurs sur le côté particulièrement violent du conflit qui a duré sept ans et demi. Boualem Bessaïh, quant à lui livre des poèmes à travers son livre intitulé L'Algérie belle et rebelle, de Jugurtha à novembre (320 DA). L'auteur a été à la fois officier de l'ALN, docteur en lettres et sciences humaines, écrivain, ambassadeur et ministre de la Culture et de la Communication. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques. Tout en respectant la chronologie des faits, Boualem Bessaïh offre un véritable ballet d'images colorées, accompagnées de symbole et rythmées aux fracas des armes, « pour mettre en relief les différentes époques qui ont précédé la nuit coloniale ». Un parcours rude, mais bien rempli, Mémoires d'un enseignant 1918-1940 (740 DA) de Mohammed Benamar Djebbari, est un récit autobiographique d'un enseignant de l'ancienne génération. C'est également un portrait de Nedroma avec ses tisserands, ses lettrés, tels Si M'hamed Ben Rahal et sa tarbia ; l'agora de la cité. A travers 282 pages, est brossé le parcours de l'auteur. Ce dernier restitue comment était dispensé le savoir dans son enracinement, à travers les écoles coraniques et dans son ouverture sur le monde. Dans le tome 1, « c'est l'histoire de la double culture, de l'apprentissage authentique et du bilinguisme par lequel toute une génération a accédé à la modernité qui est mise en avant ». Le dernier livre proposé est de Abdellah Hacène, Vent de haine (462 pages). Proche collaborateur du premier garde des Sceaux de l'Algérie indépendante, l'écrivain invite le lecteur à découvrir l'histoire pathétique d'un jeune adolescent, Bilal. Celui-ci a été élevé et éduqué par les Ponerey, un directeur d'école en retraite et sa sœur handicapée. Il se retrouve dans les geôles de Barberousse, accusé d'avoir assassiné le couple philanthrope qui l'a adopté. Le crime crapuleux commis sur les Ponerey suscite la colère des Européens et est perçu comme un prélude à un soulèvement des Arabes. L'auteur, à travers cette fiction, évoque le courage des libéraux européens qui prenaient la défense des autochtones.