Les gestes de solidarité dont font preuve certaines associations caritatives et autres entités à caractère social, durant ce mois de jeûne, apportent du baume aux cœurs des milliers de nécessiteux que compte la wilaya, même si ce dernier qualificatif ne sied guère à une faune de flibustiers et de recycleurs de fonds qui ont pignon sur rue. Des repas chauds, des couffins remplis de produits alimentaires et de l'argent sont proposés aux démunis, aux SDF et aux voyageurs dans le but de perpétuer les signes de charité et d'entraide tels que recommandé par notre religion. Celle-ci préconise également la prise en charge, par toute la communauté, des pauvres qui sont dans l'incapacité de travailler, sinon puiser dans le fonds de la zakat pour créer des emplois permanents. A Souk-Ahras et probablement ailleurs, des circuits magmatiques s'en mêlent et un cafouillis politico-mercantile met à profit le mois de Ramadhan pour sévir. Passés les trente jours de charité, les personnes vulnérables qui, par pudeur, se refusent l'assistanat des autres (Ceux-là sont plus nombreux), n'auront plus droit à cette abondance. Au lieu de transformer le peuple en contingents de gueux, ceux qui prônent l'altruisme et l'au-delà, comme ceux qui gèrent un argent coulant à flots et ceux, soucieux de leurs carrières politiques, feraient mieux d'aider juste et d'investir dans la construction de logements et la création de débouchés au profit des jeunes chômeurs. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, un mois ne fait même pas une hirondelle.