L'état d'insalubrité qui prévaut au marché couvert de la ville de Tizi Ouzou a atteint un seuil dramatique. Le marché couvert de la ville de Tizi Ouzou est tellement délaissé qu'il n'assure plus sa fonction commerciale. Il est devenu, au fil des jours, un véritable réceptacle de divers déchets. Certes, le premier étage de l'infrastructure abritant des bonneteries et des merceries ainsi que des boutiques de chaussures, est relativement bien tenu, mais le rez-de-chaussée où se trouvent quelques épiceries, des boucheries et des espaces de vente de fruits et légumes, laisse à désirer, de par l'image désolante qu'il offre. Passants et clients constatent avec amertume l'amoncellement sur les lieux de divers résidus, de sachets et de bouteilles en plastique traînant par ci et par là sur le sol. Au niveau de la poissonnerie, si les marchands et les revendeurs de diverses espèces de poisson blanc ou de sardine bleue veillent à la propreté de leurs étals, avec des nettoyages à l'eau courante, tout aux alentours, il y est laissé différentes immondices et rejets dégageant des odeurs désagréables. Cet état de fait pousse la plupart des marchands, comme les poissonniers, et des vendeurs de fruits et légumes notamment, à quitter carrément l'édifice pour s'installer sur la voie publique. D'ailleurs, même les divers clients, comme il est souvent constaté sur les lieux, préfèrent s'approvisionner auprès des tenants des étals installés aux abords et à l'ombre de l'édifice du marché, sur la voie publique où il y a plus d'aération. «Malgré la canicule, il est préférable de se ravitailler à l'extérieur du marché que de rentrer à l'intérieur où l'on risque d'attraper une maladie. La saleté et les détritus occupent trop d'espace», dira un client habitué du marché. Un autre, quadragénaire, habitué des lieux également, nous suggère «d'interpeller les responsables locaux pour penser, dans l'intérêt des marchands et des citoyens, à veiller sur la propreté de ce marché, en vue d'y éliminer toute menace sur la santé des gens». M. Malek, inspecteur au niveau du service de contrôle et d'hygiène de l'APC de Tizi Ouzou, a indiqué que son service «trouve des difficultés à gérer cette infrastructure publique». Questionné au sujet de cette structure, abandonnée depuis son réaménagement en 2007, le président de l'APC de Tizi Ouzou, Naguem Kolli, dira qu'il est vrai que «le marché du chef-lieu de wilaya est dans un état lamentable, mais il va reprendre très prochainement sa véritable vocation», précisant que ce marché «connaîtra bientôt des travaux de réhabilitation, et qu'une enveloppe budgétaire de 7 millions de dinars a été allouée par la Direction de wilaya du commerce pour sa réfection. Les travaux de réaménagement débuteront dès que l'enveloppe allouée soit débloquée» affirme M. Kolli, expliquant qu'en parallèle, l'APC de Tizi Ouzou «a engagé une opération de restructuration des locataires du marché en question. Il faut savoir par ailleurs que certains parmi ces derniers n'ont pas payé les frais de loyer depuis 1997. Aussi, en 2007, l'APC a dépensé 140 millions de centimes pour réaménager la poissonnerie. Mais les vendeurs de poissons l'ont désertée. De toute manière, tous les commerçants vont regagner l'intérieur du marché, une fois celui-ci réhabilité. La voie publique doit être libérée».