Après une série de raids aériens israéliens ayant fait 11 morts en 48 heures et des dizaines de tirs de missiles de type Grad et de roquettes palestiniennes contre les villes et les localités du sud d'Israël, les factions palestiniennes armées, dont le Djihad islamique qui était plutôt réticent au projet, ont annoncé un nouveau cessez-le-feu qui a pris effet hier à 1h du matin. Ghaza (Palestine). De notre correspondant
Nafez Azzam, membre du bureau politique du Djihad islamique, dont plusieurs militants ont été tués au cours d'opérations d'assassinats ciblés, exécutées par les redoutables drones israéliens, a affirmé que la direction égyptienne a fourni des efforts pour instaurer ce cessez-le-feu. Le gouvernement du Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007, a appelé dans un communiqué publié par Salah El Bardaouil, membre du bureau politique, toutes les factions palestiniennes «à accorder une dernière chance à l'occupation israélienne, pour stopper son agression et à se préparer à choisir le bon moment pour donner une bonne leçon à l'ennemi». Le porte-parole du gouvernement du Hamas, Tahar Ennounou, a affirmé que «son gouvernement a eu des contacts avec la direction égyptienne et les Nations unies auxquelles il a exposé l'image des violations commises par l'occupant». Quelques heures avant l'annonce de la trêve, le Djihad islamique, le deuxième plus important mouvement islamiste après le Hamas en Palestine, avait affirmé par le porte- parole de sa branche armée, les Sarayas El Qods, ne pas être concerné par la trêve et a accusé les autres factions armées de le laisser seul sur le champ de bataille. Abou Ahmad est allé plus loin lorsqu'il a dit que certains se suffisent de lancer des slogans seulement, faisant allusion au Hamas, qui au cours de la présente confrontation n'a pas cessé d'œuvrer pour un retour rapide au calme.
Il faut souligner que la majorité des éléments armés tués au cours de cette campagne israélienne contre l'enclave palestinienne appartiennent au Djihad islamique, qui a de tout temps refusé tout compromis avec l'Etat hébreu. Israël, qui a déjà affirmé ne pas être intéressé par une grande opération, à l'image de celle appelée «Plomb durci», de l'hiver 2008-2009, qui a causé un tollé international après la mort de 1450 Palestiniens en majorité des civils, a annoncé par le biais de Dan Meridor, le ministre chargé des services de renseignement, qu'il était prêt à accepter une trêve tacite. «Nous ne romprons pas l'accalmie si l'autre partie en fait autant. Mais nous n'attendrons pas que l'on nous tire dessus et que des gens meurent pour agir», a affirmé Meridor à la radio publique israélienne. Une première trêve avait été annoncée, dimanche passé, par le mouvement Hamas, mais l'accalmie n'a duré que quelques heures. L'aviation israélienne a repris les bombardements dirigés surtout contre les tunnels de trafic, de contrebande, au sud de la bande de Ghaza, près de la frontière avec l'Egypte, où 4 citoyens ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi. Des infrastructures civiles ont été bombardées aussi. Au cours de la même nuit, dans le centre culturel et sportif Essalam, à Beït Lahiya, au nord de l'enclave palestinienne, entièrement démoli au cours d'un raid aérien, 2 Palestiniens ont été tués et plus de 20 autres ont été blessés. Mais les raids les plus meurtriers ont été exécutés par les drones, ces avions israéliens espions sans pilote dotés d'une technologie très avancée, et munis de roquettes particulièrement efficaces, au cours des opérations d'assassinats ciblés. Les deux dernières victimes de cette machine tueuse sont tombées jeudi au moment où les gens rompaient le jeûne. Deux éléments des Sarayas El Qods, branche armée du Djihad islamique, ont été atteints par une roquette air-sol, alors qu'ils circulaient à moto, sur la route côtière, au nord-ouest de la ville de Ghaza. Plus d'une trentaine de Palestiniens ont été tués depuis le 18 août et plus de 80 autres ont été blessés, au cours d'une confrontation déséquilibrée. Combien durera la nouvelle trêve ? Les citoyens de la bande de Ghaza pensent qu'elle ne sera pas très longue.