Deux fortes explosions ont secoué, hier, la ville de Cherchell au moment de la rupture du jeûne. Deux attentats kamikaze ont ciblé l'Académie interarmes, faisant dans un premier bilan, au moins dix-huit morts et trente-cinq blessés, dont plusieurs grièvement atteints, apprend-on de source sécuritaire. C'était quelques minutes avant la rupture du jeûne, au moment où les élèves officiers se dirigeaient vers le mess. Un premier kamikaze s'est fait exploser devant le mur d'enceinte, faisant de nombreuses victimes. Tout de suite après et au moment où les militaires et les habitants se sont regroupés sur les lieux pour porter secours aux blessés, un autre kamikaze, conduisant une moto, se dirige droit vers la foule et se fait exploser à son tour. L'effet de surprise n'a laissé aucune chance aux élèves officiers et aux riverains. Selon des sources sécuritaires, le bilan provisoire fait état d'au moins dix-huit morts et trente-cinq blessés, dont plusieurs grièvement atteints. L'hôpital de Sidi Ghilès a été totalement assiégé, alors qu'un appel aux chirurgiens de la région a été lancé. Il est à craindre, dans les prochaines heures, que le bilan s'alourdisse, vu les graves blessures des victimes. Durant toute la soirée, le silence, incompréhensible et inacceptable des autorités militaires et civiles, a alimenté les plus folles rumeurs qui ont fait le tour du pays. Les terroristes on ciblé le cœur même de la plus prestigieuse école militaire… et ce n'est pas la première fois. Les commanditaires présumés des attentats-suicide du 11 décembre 2007, ayant ciblé le siège de l'ONU et le Conseil constitutionnel à Alger, avaient révélé, lors de l'instruction, que la troisième cible était l'Académie interarmes de Cherchell. Se faisant passer pour un peintre, un des mis en cause a réussi à pénétrer à l'intérieur de l'école sans attirer l'attention des gardes et pris le soin de filmer les lieux pour un éventuel attentat. Peut-on croire que les terroristes n'ont fait que retarder l'échéance ? On n'en sait rien. Pour l'instant, l'heure est au décompte macabre des victimes. En attendant les condoléances des plus hautes autorités du pays qui ne viendront jamais, les hordes de Droudkel continuent à semer mort et désolation dans les foyers algériens, en profitant d'une démobilisation inexpliquée des forces de sécurité et d'une politique du pardon qui transforment les bourreaux en victimes.