C'est une première expérience et c'est assurément une réussite qui a permis à l'événement d'être inscrit, à partir de cette année, dans l'agenda des festivités du village. L'association culturelle du Sahel, dans la commune de Bouzeguène, a organisé, la semaine dernière, une grandiose fête de la figue de Barbarie. Ce fruit exotique, à la fois redouté par rapport à ses épines, mais apprécié pour son goût et ses propriétés diverses. Excessivement riche en vitamines et en matières calorifiques, la figue de Barbarie «akarmous» possède également des propriétés médicinales qui permettent de venir à bout de nombreuses maladies telles que l'obésité, le cholestérol, le diabète, l'artériosclérose, les troubles gastriques et l'ulcère, les troubles de l'appareil urinaire, le cancer de la prostate et du côlon, l'angoisse, la peur, l'inquiétude chronique, la spasmophilie, l'hypocondrie, etc. comme le précise, d'ailleurs, une revue scientifique traitant du cactus et de son fruit, la figue de Barbarie. L'événement, inscrit sous le slogan : «Culture et promotion de l'Akarmous», a réuni tous les habitants du village ainsi que de nombreux invités venus de toute la daïra. Un alléchant programme d'activités culturelles a été concocté par les membres de l'association qui, en collaboration avec le comité de village, ont réussi, de main de maître, à imbriquer une variété d'activités artisanales, rurales et traditionnelles. Le village de Sahel est réputé depuis très longtemps pour ses processions de cactus sur les périmètres qui longent l'oued Sahel, au sud du village. La culture du figuier de Barbarie est parfaitement incorporée dans l'agriculture locale, qui, en plus des cultures maraîchères, constitue pour les foyers une source de revenus appréciables durant la saison estivale. Contrairement à la figue fraîche, la production de figues de Barbarie n'a jamais suscité, semble-t-il, l'intérêt des services de l'agriculture qui n'ont jamais publié de rapport sur le niveau de production annuelle (en tonnes) de figues de Barbarie. Pourtant, cela pourrait s'avérer énorme pour envisager son exportation pour la consommation et la production de cosmétiques à base de fleurs ou des palettes de cactus. Fruit...de la passion A Bouzeguène et un peu partout en Kabylie, la vente de figues de Barbarie sur les trottoirs et au bord des chemins de wilaya procure pour de nombreux chérubins ambulants d'appréciables revenus. La figue de Barbarie se vend au kilo, mais peut être aussi consommée et payée à l'unité sur place. Le vendeur, muni d'un canif, cisaille la figue au milieu, puis coupe les deux extrémités et fait découvrir la pulpe rouge, bariolée de pépins, que l'on avale en deux bouchées. Le village de Sahel a donc décidé de fêter chaque année ce fruit nourricier en lui procurant une seconde vie. Un projet obstiné que les jeunes de Sahel avaient longtemps en tête. C'est une sorte d'hymne à la nature qu'ils veulent perpétuer et lui donner son véritable rang. Des conférences sur les thèmes de la culture de la figue de Barbarie et sur l'environnement ont été animées par Bélaïd et Arezki Hammoum. Les deux techniciens ont mis en exergue la relation étroite entre les deux thèmes. La culture du cactus, précise-t-on, a un rôle écologique puisqu'elle sert à enrichir le sol et à protéger l'écorce terrestre de l'érosion, de l'affaissement et de la désertification. Cette manifestation s'inscrit également dans la perspective de relance du tourisme. Un atout non négligeable en ce sens qu'il sortira le village de son isolement. La fête se propose également de relever un défi économique à travers la redynamisation de la culture de la figue de Barbarie et sa revalorisation dans l'espace villageois. Cette fête s'est achevée par un gala animé par Boudjema agraw, Ali Meziane, Malek Bachi, entre autre.