Si dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou on fête la cerise, comme à Larbaâ Nath Irathen, à Ath Allaoua et au village Lemsalla, c'est à la figue de Barbarie d'être fêtée, à son tour. En effet, deux jours durant, avant-hier et hier, le village Sahel, dans la commune de Bouzguène à l'est de Tizi Ouzou, a abrité la fête locale de ce fruit, dans sa première édition. Cette louable initiative est à mettre à l'actif de l'association culturelle Sahel. La fête qu'abrite l'école primaire du village chahid Bakouche Mohand Ouamar constitue une véritable attraction durant ce mois de Ramadhan pour toute la région de Bouzguène et même pour les visiteurs qui viennent d'ailleurs. S'il est vrai que cette première édition, si on peut l'appeler ainsi, n'est pas médiatisée, il est évident que la prochaine édition sera mieux réussie et gagnera en notoriété. En plus de la salle de classe réservée exclusivement à l'exposition du fruit et aux indications que donnent les organisateurs sur ses vertus, notamment thérapeutiques, d'autres expositions se tiennent également au niveau de cette école. Citons à titre d'exemple l'exposition de robes kabyles, de la tapisserie, des plats traditionnels, etc. Fruit de saison par excellence, la figue de barbarie «El karmous» est très prisée en Kabylie. Bien que l'été soit la saison de tous les fruits, il reste que la figue de barbarie s'est fait une bonne place parmi toute cette profusion de merveilles avec lesquelles la nature gratifie l'être humain. «El Kramous» est un fruit très répandu en Kabylie. Cueilli généralement dès les premières lueurs du jour, il est servi frais afin qu'il puisse garder toute sa saveur. En plus, il est connu pour être un réservoir de vertus thérapeutiques. Il est considérée comme un régulateur de glycémie et conseillé comme anti-obésité et anti-cholestérol. Aussi, le cactus est utilisé aussi comme clôture hermétique, comme brise-vent protégeant les cultures et comme remparts contre les incendies. Son fruit, la figue, est parfumé, acidulé et sucré. Grosse et épinée à l'extérieur, elle abrite à l'intérieur un grand nombre de grains avec une pulpe juteuse, fondante. Epluchée, elle absorbe même les odeurs quand elle est laissée au réfrigérateur. Si dans la région de Tizi Ouzou, ce fruit qui ne nécessite en général qu'un léger entretien est cultivé juste pour les besoins personnels des familles, il commence à se vendre timidement dans les marchés (il coûte ces jours-ci 50 DA le kilogramme), ou encore sur les accotements des routes, en particulier sur la RN12, dans d'autres régions de la Kabylie, comme dans la vallée de la Soummam, il constitue une culture rentière à part entière. Le cactus qui donne le fruit est très répandu dans cette région, notamment dans la haute vallée de la Soummam, en particulier à Takriets, dans la région d'Ath Waghlis où sa culture remonte aux temps les plus immémoriaux.
Une entreprise pour valoriser la figue de barbarie L'intérêt porté à ce fruit dans cette région du pays est si important qu'un habitant de la région de Oued Amizour est allé jusqu'à avoir cette ingénieuse idée de créer une entreprise pour valoriser ce produit du terroir. Cette entreprise est spécialisée dans la production de l'huile de graines de figues de Barbarie. On apprend qu'il se fait la part belle à la filière cosmétique et pharmaceutique. L'huile obtenue par pression à froid des graines de figues de Barbarie, suscite un vif intérêt des industriels de la cosmétique. Il est à signaler que le litre de ce liquide qui nécessite 800 kilogrammes de fruits est vendu à 1000 euros le litre. En plus, le créneau peut bifurquer sur d'autres filières comme la transformation du fruit en confiture, la fabrication de jus, la production de colorant alimentaire (pourpre de Barbarie), avons-nous appris. Ce créneau qui est encore vierge pour ainsi dire peut être porteur pour de jeunes promoteurs qui veulent investir et monter leurs propres entreprises dans le cadre des différents dispositifs d'aide à l'emploi.