Communiquer, persuader et revendiquer, tel est l'axe de travail sur lequel se sont penchés des membres du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Des représentants d'une douzaine de wilayas ont ainsi pris part au séminaire portant sur les techniques de communication syndicale organisé du 3 au 5 janvier 2006 au Grand Hôtel de Chlef. Ils sont venus de différents secteurs, à savoir la santé, l'éducation, les finances, la Protection civile et les collectivités locales. Avec le concours de la fondation allemande Friedrich Ebert qui a mis en œuvre un projet de trois ans (2004 -2006), le Snapap pilote des programmes de formation de base au profit de ses membres. Ali Hassani, un universitaire, a insisté sur la stratégie de communication que les syndicalistes doivent développer. Ce chercheur en communication a résumé toutes les facettes que peut contenir cette stratégie par le biais du mot IMPACT : Information, Mobilisation, Persuasion et Action. « Il faut savoir à quel public on s'adresse et quel est l'objectif qu'on vise à travers une communication sur un sujet ou un problème donné », précisera-t-il. Maître Mohamed Djebbar, avocat de profession, développera le thème portant sur « La revendication, quel canal choisir ? » Faisant appel au cadre juridique dans lequel évoluent actuellement les syndicats notamment autonomes, ce juriste a mis l'accent sur la formation des syndicalistes en matière de connaissance des lois et surtout des procédures. Avec des exemples concrets, il dévoilera les « pièges juridiques » dans lesquels l'action syndicale peut être considérée comme hors la loi. De son côté, Kaddour Chouicha, un autre universitaire, dévoilera « Les variantes de la persuasion », titre du thème de son intervention. En cela, les syndicalistes ont pris connaissance de ces variantes qui procurent une latitude à s'adapter au contexte dans toute action syndicale. Un autre consultant en communication interviendra pour éclairer sur la nécessité d'utiliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). « Les syndicalistes, pour être efficaces, sont appelés à ouvrir des boites mails, à s'informer grâce aux sites web et à communiquer en temps réel avec leur hiérarchie ou avec des partenaires nationaux », dira ce consultant. Il ne manquera pas également d'inciter les syndicalistes à impliquer les autres acteurs de la scène nationale comme les partis, les organisations de droits de l'homme ou la corporation des avocats, cela par un travail de communication régulier et informatif avec ces acteurs. De leur côté, les syndicalistes du Snapap présents à ce séminaire ont soulevé de multiples problèmes liés à l'exercice du travail syndical. Certains problèmes sont communs à toutes les régions du pays, alors que d'autres sont propres au secteur d'activité, soit à une wilaya précise. Mme Yamina Maghraoui, membre du Snapap de Chlef, n'a pas été tendre pour dénoncer les entraves qui sont mises devant les membres de ce syndicat autonome. Lui emboîtant le pas, Kaddour Houari, président du bureau Snapap de Chlef, relève le problème des vieux réflexes du temps du parti unique. Présente également à ce séminaire, Mme Nacéra Ghozlane, membre du bureau national du Snapap, reste toutefois réaliste en rappelant que « tout cela signifie que ce syndicat impose une autre approche dans l'action syndicale en Algérie ».