Le Comité national de femmes du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) s'enhardit face aux mesures discriminatoires et attentatoires aux libertés exercées par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, selon les propos de la vice-présidente. « Tout ce que nous voulons, c'est faire notre travail de syndicaliste, œuvrer sur le terrain pour l'amélioration des conditions de travail. Et rien d'autre », explique la vice-présidente du comité de femmes, Mme Hirèche. A l'origine de cette nouvelle manifestation de colère, les entraves intervenues pour la tenue, en février dernier, d'une journée de sensibilisation à Oum El Bouaghi. L'objectif de cette journée en faveur du projet présidentiel d'amnistie générale visait à regrouper les acteurs de la société civile afin de discuter de la réconciliation. « Nous avons entrepris toutes les démarches nécessaires pour obtenir l'aval des autorités concernées, ce qui n'a pas été une mince affaire. Après un accord de principe de la wilaya, nous avons reçu un fax à 19 h, la veille de la journée de sensibilisation, nous exhortant à ne pas tenir cette journée », continue la vice-présidente. Une échappatoire était autorisée au comité de femmes du SNAPAP : ne pas dire que cette journée de sensibilisation se faisait sous l'égide du syndicat. « Le fax subordonnait la tenue de cette journée à la seule garantie que le citoyen ne soit pas informé de l'initiative du SNAPAP », poursuit Mme Hirèche. C'est ainsi que le rassemblement a eu lieu dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, présenté comme étant chapeauté par une autre association. Cette intervention de la tutelle, puisque le fax était originaire du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, selon le comité de femmes, a provoqué houle et incompréhension du SNAPAP. A ce titre, le conseil national exécutif du comité des femmes s'est réuni vendredi pour décider conjointement d'une action à entreprendre à l'effet « d'établir une plate-forme de revendications à soumettre au ministère du Travail et de la Sécurité sociale », informe un communiqué du syndicat. La plate-forme de revendications reprenait essentiellement les préoccupations des femmes travailleuses et dénonçait « l'exclusion et la marginalisation de la femme dans la prise de décision dans le monde du travail, la mise en place d'une commission mixte pour débattre la plate-forme et le respect des conventions internationales relatives aux droits de la femme et aux libertés syndicales ». Une délégation de 5 femmes s'est rendue samedi dernier au ministère du Travail et de la Sécurité sociale et a été reçue par le directeur des ressources humaines. « Au cours de l'entretien, nous lui avons demandé de façon très pacifique les raisons pour lesquelles nous n'avions pu tenir en notre nom la journée de sensibilisation. Le ministère a démenti cette information et a prétendu ne pas être à l'origine du refus. Pourtant, le numéro sur le fax était le leur », argumente la vice-présidente. Interloquée, la délégation de femmes du SNAPAP a revendiqué le droit de travailler sans subir d'entraves quelconques de la part de la tutelle, arguant que leurs actions depuis 2003 ont toujours été au profit des femmes travailleuses de l'administration publique. « Le représentant du ministère du Travail et de la Sécurité sociale a répliqué : ‘'Vous êtes en justice, attendez qu'elle tranche'' », reprend Mme Hirèche. Cette tentative d'exclure du champ social l'activité des femmes du SNAPAP n'est pas fortuite, selon ces dernières. « Une dissidence a été fomentée à l'intérieur de notre syndicat en instaurant, au lieu de notre secrétaire général M. Malaoui, un autre secrétaire qui n'a pourtant aucune légitimité », relève la vice-présidente. Cet autre secrétaire général du SNAPAP qui est, par ailleurs, député indépendant, « n'a aucune base et donc aucune représentativité ». Et de conclure : « Nous ne baisserons pas les bras car notre cause est juste. Le SNAPAP de M. Malaoui ne disparaîtra pas. »