Parmi la composante de l'intersyndicale de l'éducation, qui a déposé un préavis de grève pour les 15 et 16 janvier, le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation de Béjaïa (SETE-WB) est la seule structure qui engage ainsi dans le mouvement le sigle de l'UGTA à laquelle il est affilié. Une position tranchée au moment où d'autres SETE, notamment ceux de Tizi Ouzou et d'Oran, font entendre leur démarcation. Le premier parle de « certains apprentis syndicats qui font dans le plagiat des revendications de l'UGTA » au moment où le second aurait lancé une pétition pour contrecarrer le mouvement de grève. Du coup, le SETE Béjaïa tient quelque peu le rôle du « rebelle » de la FNTE. « Ailleurs, les SETE subissent des blocages, à Béjaïa on a une autonomie d'action et on s'est imposé », a estimé, lors d'une conférence de presse jeudi, Malek Bekhouche, secrétaire général du SETE Béjaïa. « On a tout fait pour lancer un mouvement national des SETE », a-t-il révélé en soulignant que l'intégration de l'intersyndicale est une décision de la base. Une décision du conseil de wilaya qu'ont adoptée « 405 délégués syndicaux lors d'une conférence de wilaya le 1er décembre 2005 au lycée El Hammadia. En 2003, le syndicat n'a pas jugé opportun de prendre part au mouvement de grève des syndicats autonomes » parce que le mouvement défendait uniquement les professeurs. Le SETE-WB revendique près de 11 000 adhérents parmi les travailleurs de l'éducation. « Ce sont des revendications que nous avons mises en avant depuis 1990. Nous avons essayé de convaincre les autres wilayas de nous suivre, mais nous nous sommes toujours retrouvés seuls et on nous a souvent reproché d'avoir fait beaucoup de grèves », a affirmé le conférencier. Une revanche ? On ne le reconnaît pas. « Tant mieux si aujourd'hui il y a une prise de conscience chez les syndicats de l'éducation. Cette fois, on a mis un terme au » paliétisme », se limite à répondre M. Bekhouche qui précise que c'est le point commun des revendications avancées qui a fait réunir les 5 syndicats. Une démarcation de la centrale syndicale ? « Non. S'il y a une structure qui défend l'UGTA, c'est bien le SETE. » Une interpellation de la FNTE, de la centrale syndicale ? « On veut mettre l'instance syndicale devant ses responsabilités. C'est une forme d'interpellation de la FNTE. » Voilà qui est dit. « Aucune prise en charge au niveau national des revendications des travailleurs de l'éducation », se plaint-on au SETE Béjaïa. Une réunion de l'intersyndicale était programmée hier afin d'étudier la suite à donner au communiqué du ministre de l'Education nationale invitant deux syndicats au dialogue dont l'UNPEF, seul représentant de cette intersyndicale. « Ou il appelle l'intersyndicale, ou il refuse », répondent les syndicalistes du SETE-WB qui appellent à la mobilisation les 15 et 16 janvier.