C'est toute la vie des Algérois qui va changer. Le métro d'Alger a été mis en marche, hier, pour d'ultimes essais avant son ouverture définitive au public début novembre. Suivez le guide… «Bismillah, bismillah, bismillah». En entrant dans la rame, l'émotion de l'agent de sécurité est perceptible. Trente ans d'attente. Des annonces de lancement sans cesse repoussé. Des rumeurs récurrentes sur d'insurmontables problèmes. Alors oui, il n'y croyait sans doute plus à ce métro. Pourtant, hier, d'ultimes essais ont rendu le rêve enfin réalité. «Fin octobre 2011, au plus tard début novembre», selon Amar Tou, ministre des Transports, la ligne 1 du métro d'Alger sera ouverte au public. Pendant huit semaines, une centaine d'exercices opérationnels liés à la circulation des trains, la gestion des stations ou encore l'application des règles de sécurité seront encore effectuées. «Ces exercices sont extrêmement importants puisqu'ils seront réalisés avec la Protection civile, la Sûreté nationale et des figurants choisis parmi le personnel des entreprises en charge du projet», a souligné Pascal Garret, directeur général de RATP El Djazaïr, filiale de la RATP française (Régie autonome des transports parisiens). Pour Mustapha Benbada, ministre du Commerce, cette mise en service est «un moment très fort» et «historique». Lors de cette marche à blanc de la station Les Fusillés-Haï El Badr puis vers la Grande-Poste, en passant par la station Mer et Soleil, les passagers ont donc essayé les voitures climatisées, équipées de sièges bleus, testé les tourniquets et la validation des tickets, et visité le poste de commande centralisée, à Ruisseau, chargé de la gestion et du contrôle des mouvements, de la position, de l'autorisation de mouvement et de l'itinéraire des trains. «Ce système électronique qui contrôle et gère à la fois les trains et les cellules d'énergie électrique est le même que celui utilisé par le métro de New York, de Barcelone et récemment de Lausanne», a précisé Aomar Hadbi, PDG de l'Entreprise du métro d'Alger. La RATP El Djazaïr, chargée de l'exploitation, a aussi assuré la formation de plus de 500 agents à dix métiers différents. Sihem, 31 ans, fait partie de la première équipe de six conducteurs prêts à commencer. Reconnaissable à son uniforme (pantalon foncé, chemise blanche, cravate grise à rayures bleues et vertes), cette ancienne employée de bureau confie son enthousiasme : «L'idée d'être à la tête de ce gros engin me plaît beaucoup !» Le ministre des Transports a rappelé que l'Etat interviendra pour soutenir les tarifs du ticket de métro, assurant que celui-ci «ne dépassera pas les 50 DA». Le Fonds de soutien aux transports collectifs, qui intervient déjà dans le soutien des prix de l'Etusa et du tramway d'Alger, sera également sollicité pour soutenir le prix du ticket de métro.