Le projet de loi de finances pour l'exercice 2012, examiné et adopté hier en Conseil des ministres, s'inscrit en droite ligne des dernières mesures prises par le gouvernement pour apaiser le front social. Les pouvoirs publics ne lésinent pas sur les moyens pour maintenir un semblant de paix sociale, malgré quelques petites inquiétudes qui commencent à ternir le discours concernant la solidité des ressources de l'Etat. Dans ce sens, le budget de l'Etat pour le prochain exercice, qui ne prévoit aucune nouvelle taxe, inscrit des dépenses à hauteur de 7428 milliards de dinars en hausse nette en comparaison avec le budget initial de 2011. Hausse expliquée par les besoins de l'exécution du programme quinquennal 2010-2014 et le soutien public à l'investissement économique, mais surtout par le financement destiné à la «politique sociale du pays». 1300 milliards de dinars seront, dans ce contexte, consacrés aux dépenses sociales et de solidarité nationale. Il s'agit, entre autres, des volets relatifs au soutien des prix du lait, des céréales, des huiles, du sucre et de l'eau, des dépenses liées au raccordement des foyers aux réseaux d'électricité et de gaz ainsi que tout ce qui a trait au versement des allocations familiales de l'ensemble des travailleurs, y compris du secteur privé, au paiement des compléments de retraites et les dépenses inhérentes à la solidarité nationale à l'endroit des démunis et des handicapés. La LF 2012 consacre également sur les 3150 milliards de dinars destinés au fonctionnement du service public, pas moins de 2850 milliards de dinars alloués aux salaires des agents de l'Etat. Sans oublier 180 milliards de dinars alloués à l'aide publique à la création d'emplois par les micro-entreprises ainsi qu'à l'insertion professionnelle. Du côté des dépenses d'équipement, le budget de l'Etat consacre 2849 milliards de dinars en autorisations de programmes destinés à la réalisation du programme quinquennal d'investissements publics. Des programmes, dans leur majorité, à forte teneur sociale. La LF 2012 incorpore donc d'importants crédits de paiement, dont 746 milliards de dinars destinés à l'habitat et à l'urbanisme, 716 milliards de dinars destinés aux secteurs des transports et des travaux publics, 232 milliards de dinars affectés au secteur des ressources en eau, ainsi que 168 milliards de dinars destinés à l'enseignement, à la formation et à la santé, et enfin 70 milliards de dinars destinés aux programmes communaux de développement. Le projet de loi de finances propose aussi l'augmentation de 50% de la part de la fiscalité pétrolière allouée au Fonds de réserves des retraites mis en place en 2007 qui passe ainsi à 3%. Le projet de budget pour le prochain exercice inclut, en outre, «plusieurs mesures destinées à améliorer l'environnement fiscal de l'entreprise et de l'investissement en général, conformément aux recommandations de la réunion de la tripartite». Des mesures qui accompagneront d'ailleurs le soutien public au développement économique qui se voit allouer 135 milliards de dinars «ventilés entre l'agriculture, la mise à niveau des PME et la bonification des taux d'intérêt».