L'on se demande sur le rôle des services de contrôle, surtout que des produits ne portent aucune mention sur leur provenance ni sur leur composante et moins encore le nom du fabriquant ou de l'importateur. Comme chaque année, la rentrée scolaire nécessite la mobilisation de budgets significatifs, notamment par des familles qui comptent plusieurs enfants en âge de scolarité. La particularité de cette rentrée, c'est qu'elle intervient dans un contexte assez difficile marqué par un déséquilibre financier des ménages dû aux dépenses liées aux vacances, au mois de Ramadhan et à la fête de l'Aïd, qui ont mis les familles au bout du rouleau. Pour assurer la rentrée à leurs enfants, les familles à faible et moyen revenu se rabattent sur des articles scolaires, souvent bas de gamme, qui inondent les rayons des librairies et papeteries. Dans tous les points de vente, des expositions de produits d'importation envahissent les lieux. A Bordj Bou Arréridj, tout le monde semble initié aux techniques de marketing: du simple épicier de quartier au grossiste et autre importateur. Partout, il n'y a pratiquement que des étalages et des rayons de cahiers, stylos, crayons, gommes, compas, règles, cartables et blouses. Les prix varient parfois du simple au double, en fonction de la qualité, mais aussi de la provenance, surtout pour les fournitures importées. Les écoliers ont vraiment l'embarras du choix, du fabriqué local aux fournitures importées, en provenance principalement de France, Allemagne et Turquie et parfois même de l'Extrême-Orient, notamment la Chine. Les produits turcs sont souvent acheminés via le marché parallèle. Ainsi, l'offre est diversifiée et il y en a pour toutes les bourses et tous les goûts. Dans les grands magasins où les produits importés sont légion on trouve une présentation plus soignée avec un choix de couleurs attrayantes. Les cahiers, par exemple, sont déclinés en différents coloris avec des couvertures accrocheuses, et y sont mentionnés même le grammage et le pelliculage avec des carreaux clairs et un papier plus doux et plus résistant, ce qui fait que leurs prix sont plus élevés que ceux fabriqués localement. Parfois, c'est dans une proportion allant du simple au double et même au triple. Dans les librairies des quartiers populaires de la ville, la frénésie s'est aussi installée. Les commerçants et les revendeurs proposent des prix abordables. Quoique la qualité n'est souvent pas au rendez-vous. «Derrière cet engouement, des prix défiant toute concurrence et des facilités de paiement qui peuvent aller jusqu'à plusieurs mois», souligne un commerçant. Des stylos à 10 DA, des trousses à 100 DA, des taille-crayons à 10 et 20 DA, des boîtes de crayons de couleurs à 50 et 60 DA, des sacs à dos à 400 et 500 DA, de la pâte à modeler à 10 et 20 DA… Des produits ne portent généralement aucune notice sur leur provenance ni sur leur composante et moins encore le nom du fabriquant ou de l'importateur. Un peu plus loin, à l'entrée des souks Boumezrague et de Bab M'Sila, les prix défient là encore toute concurrence. Sauf que la qualité, reléguée au second plan, est le dernier des soucis des petites bourses fidèles à ces marchés.