Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur La veille de la rentrée sociale et de l'Aïd, l'activité commerciale devient prospère. La demande en vêtements pour enfants connaît un véritable boom, et les pères de famille sont obligés de consentir des sacrifices pour maintenir les traditions de la fête religieuse de l'Aïd et faire plaisir à leurs enfants, qui rejoindront les bancs de l'école à partir de lundi prochain.Mais ces achats sont particulièrement ardus, car l'Aïd coïncide avec la rentrée scolaire et il est marqué par des hausses de prix, ce qui rend difficile la tâche des parents.On ne relèvera jamais assez que le mois de Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire ruinent chaque année les pères de famille, qui, malgré tous leurs efforts, n'arrivent pas à joindre les deux bouts. C'est encore le cas cette année. Les effets vestimentaires d'une part, les fournitures scolaires et autres frais d'inscription d'autre part, outre les dépenses du Ramadhan ont carrément consommé le salaire et même les maigres économies lorsqu'il y en a.Si certains commerçants se réjouissent de l'occasion et trouvent une aubaine pour faire plus de gain, en revanche, pour les familles, célébrer trois événements successifs, c'est l'inquiétude sur le plan financier. Selon certains fonctionnaires, la galère est sur toute la ligne et certains ont déjà contacté des crédits auprès du commerçant du quartier.Une virée à travers les rues et les quartiers de la wilaya de Tlemcen renseigne sur l'ampleur du commerce informel.Cependant, il est à noter que malgré l'installation de 35 brigades lors du mois sacré, dont la mission est le contrôle de la qualité et des prix, la situation n'a guère été reluisante. Les prix étaient exorbitants et le commerce informel gagne dangereusement du terrain. On vendait n'importe quoi et n'importe. La viande issue de l'abattage clandestin se retrouvée sur des étals de fortunes. D'ailleurs durant ce mois, plusieurs cas d'intoxication ont été enregistrés, notamment une famille de huit membres suite la consommation de viande périmée. Les bilans restent moins positifs que l'année dernière, avec la fermeture d'une vingtaine de commerces et l'élaboration de procès-verbaux à l'encontre de commerçants indélicats.Les promesses du ministère du Commerce ne sont restées que des promesses, puisque dans certaines localités le lait a été cédé à 50 dinars le sachet, les fruits et légumes ont atteint des pics démentiels et les produits de large consommation ont été mal gérés et mal distribués ce qui a provoqué la spéculation.Notons que malgré les impératifs de la rentrée scolaire qui grève particulièrement les bourses des ménages, les dépenses pendant le mois sacré semblent être incontournables. La consommation a touché le summum, et bien que les citoyens ont tenté de limiter les frais pour préserver leur budget, ils ont eu du mal à résister à l'ambiance.Le mois de Ramadhan, mois de la piété et du recueillement, est devenu synonyme chez la plupart des citoyens de frénésie de l'achat et des dépenses illimitées et démesurées.Maintenant que ce mois s'est écoulé et que la fête de l'Aïd a fini de vider les porte-monnaies, place à la rentrée scolaire et l'informel viendra toujours à la rescousse des familles. Cette période a boosté cette activité qui a pris des proportions alarmantes. Nul ne peut imaginer l'ampleur de cette économie qui génère des milliers d'emplois.Caractérisé par une multitude de vendeurs à la sauvette qui présentent toute une gamme de marchandises, notamment les effets vestimentaires et fournitures scolaires, ces lieux grouillent en cette période, à la recherches des «bonnes occasions». A vrai dire, l'on assiste chaque année à une frénésie des achats durant les quatre derniers jours du Ramadhan. Les magasins de prêt-à-porter enregistrent une grande affluence. Les friperies également en exposant des lots de vêtements à des prix choc, attirant de ce fait de nombreux citoyens. La frénésie des achats à la veille de l'Aïd ne concerne pas uniquement les habits, mais aussi les gâteaux et les friandises. Tradition oblige.A Tlemcen, les marchés informels attirent une foule de curieux et de parents à l'affût d'un effet vestimentaire accessible à leurs bourses. Certes, le luxe ici est à écarter. La ruée sur la friperie est largement constatée, et ce, pour pouvoir faire plaisir à ses enfants, car faute de moyens financiers tous les moyens sont bons.Ce qui est désolant durant ces derniers jours, ce sont ces chaînes interminables enregistrées devant les banques et bureaux de poste en raison de la panne des visionneuses. De nombreux retraités n'ont pas manqué de nous exprimer leur souffrance pour l'encaissement de leur modeste pension. Ainsi donc, l'Aïd et à la rentrée sont deux événements qui ne se font pas cléments pour les familles, du fait que toutes les économies se sont effritées durant le mois, surtout pour les familles nombreuses. Une virée à travers les marchés et magasins montre à quel point l'inquiétude est présente. Devant les grandes surfaces et les vitrines, les regards sont perdus entre les rayons de fournitures scolaires et les boutiques d'habillement. Certains dépensent avec modération, d'autres cherchent des occasions. Le commerce de la friperie demeure pratiquement la destination des humbles salariés. Ce commerce est devenu prospère ces derniers temps à la veille de chaque Aïd et rentrée scolaire. Au niveau de ces magasins, on trouve des vêtements de marques commerciales internationales, à prix très relativement bas, en comparaison avec les prix pratiqués par les boutiques vendant du neuf. Les commerces informels d'effets vestimentaires s'érigent exposant des articles provenant de pays voisins ou autres effets neufs provenant d'ailleurs. Sur les lieux on peut trouver toutes les marques de chaussures de sport, des parfums, des vêtements pour hommes et femmes, mais la plupart sont des contrefaçons, proposées à des prix qui incitent les acheteurs à ne pas être regardants ni sur leur provenance, ni sur leur qualité. D'ailleurs, personne n'ignore que la majorité des produits importés sont contrefaits. Là aussi, les pouvoirs publics ne semblent pas sur le point d'endiguer ce phénomène.