Le vice-président de l'APN dresse un constat négatif du rôle que joue l'institution. Qu'attendent les citoyens de leur Parlement ?» C'est là le thème d'une journée parlementaire organisée, hier, au Conseil de la nation à l'occasion de la Journée internationale de la démocratie. Des représentants de plusieurs départements, des juristes, des experts et des parlementaires ont pris part à cette rencontre. Messaoud Chihoub, vice-président à l'APN, est revenu, lors de son intervention, sur le statut ambigu de l'élu et sur la nécessité de redéfinir et de clarifier le mandat parlementaire et la mission du député. «Selon les textes de loi, le citoyen a délégué le Parlement pour le représenter et le défendre à tous les niveaux. En votant pour un député, le citoyen l'a chargé d'une mission principale qui est de contrôler l'Exécutif. Est-ce que le Parlement a été à la hauteur des aspirations des citoyens ?» s'est interrogé M. Chihoub qui, à demi-mot, a avoué l'échec du Parlement dans sa mission. Le conférencier s'est demandé si le problème de la faillite de cette institution ne réside pas dans la nature des élections ou alors parce que l'expérience parlementaire en Algérie est très jeune ? «Dans les textes de loi, le rôle du Parlement est très bien défini. Le Parlement a une fonction juridique tel qu'énoncé dans la Constitution. Une Constitution qui consacre la séparation des pouvoirs exécutif et législatif, ainsi que l'exercice du contrôle sur le gouvernement. Mais dans toute cette agitation où est la place du citoyen ?» s'est demandé M. Chihoub. Dressant un constat négatif du rôle que joue le Parlement, M. Chihoub estime que même les permanences installées au niveau des 48 wilayas du pays n'ont jamais joué leur rôle en raison du manque de moyens financiers. «Dès leur installation, les membres des permanences promettent monts et merveilles aux citoyens, mais ils n'ont jamais pris en charge les préoccupations des citoyens en raison du manque de moyens financiers. Nul n'ignore que dans d'autres pays, le financement des permanences est à la charge de l'Etat», précise Chihoub expliquant que du point de vue constitutionnel, le député n'a pas pour vocation de gérer les affaires courantes du citoyen qui sont du ressort de l'administration. L'orateur fera remarquer que le Premier ministre est le seul habilité à coordonner entre les infrastructures publiques. M. Chihoub, député et juriste, pense que le citoyen a une mauvaise interprétation du rôle du député et dans ce sens, il existe réellement un vide juridique. Chihoub a plaidé, pour la prochaine Assemblée, un texte de loi clarifiant la relation entre le gouvernement et le Parlement ainsi que le statut de l'élu. «Nous voulons que le député ait un rôle local et nous demandons la levée des blocages juridiques qui enfreignent le travail du député. Il faut également revoir les critères et les conditions de l'élection d'un député. Cette mission relève de la responsabilité des partis politiques», note Chihoub. Pour sa part Abdelkrim Korichi, membre du Conseil de la nation, a rendu publique une étude élaborée par ses soins et qui fait ressortir le désintérêt des citoyens quant à la mission de l'institution parlementaire. «La majorité des citoyens interrogés affirment ne rien attendre du Parlement.»