Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), est revenue lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, sur les sujets d'actualité. Elle a évoqué les projets de loi adoptés par le Conseil des ministres et le nomadisme politique, et n'a pas ménagé, dans son intervention, les responsables du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) de Ferhat M'henni, comme elle a tiré à boulets rouges sur la chaîne qatarie Al Jazeera. Elle a accusé en outre des forces occultes d'être derrière l'appel à une marche programmée pour aujourd'hui. Invitée à donner son avis sur l'introduction dans le code de l'information de la disposition portant ouverture de l'audiovisuel, Louisa Hanoune a préférer jouer la carte de la prudence. Elle s'exprimera sur la question lorsqu'elle aura entre les mains le texte de loi. «Nous avons applaudi les projets de loi adoptés lors du précédent Conseil des ministres, mais les textes que nous avons reçus à L'APN ne répondent pas à nos aspirations, nous avons été déçus, car il s'agit d'une cohabitation entre les anciens et les nouveaux textes. Aujourd'hui, nous faisons preuve de prudence», réplique Hanoune, qui pense qu'il est bien beau de parler d'ouverture de l'audiovisuel, mais la question est de savoir dans quelles conditions se fera cette ouverture : «Y a-t-il suffisamment de garde-fous ? Au sein de notre parti, nous plaidons pour une loi sur l'information, pour la défense de la liberté de la presse et non pas pour un code de l'information», note Hanoune. Pour ce qui est de la chaîne Al Jazeera, elle s'interroge : de quel droit cette chaîne donne-t-elle des leçons de démocratie et de liberté aux autres pays, alors que la liberté de la presse au Qatar et dans les monarchies du Golfe est inexistante. «Nous ne sommes pas un peuple mineur et nul n'ignore qu'il existe des personnes, que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur, qui tirent les ficelles. Le peuple algérien a les capacités de s'exprimer et de faire la révolution et nous avons aussi les moyens d'encadrer cette révolution», avoue Hanoune qui, toutefois, admet qu'il y a nécessité d'extirper de ses racines les problèmes politiques et sociaux qui gangrènent notre société. Louisa Hanoune croit dur comme fer qu'il y a une volonté de la part du pouvoir de résoudre les problèmes dans lesquels se débat le peuple algérien. La SG du PT suggère des solutions qui peuvent contribuer à absorber la colère au niveau du front social, en particulier le relèvement du SNMG, qui doit, de l'avis de Mme Hanoune, atteindre les 35 000 DA. «La tripartite prévue pour le 29 septembre sera un test pour le gouvernement qui devra donner des gages au regard des enjeux», explique-t-elle. Concernant les réformes politiques engagées par le président de la République, Hanoune les qualifie de timides et modestes et de non audacieuses pour leur concrétisation sur le terrain et pour s'éloigner des contradictions dans le contenu des lois proposées à la révision. «Les projets adoptés par le Conseil des ministres et qui sont actuellement au niveau du Parlement ont un caractère d'inachevé», pense la SG du PT. Par ailleurs, Louisa Hanoune n'a pas été tendre avec les membres du MAK qui ne sont, selon elle, que «des indépendantistes et séparatistes et non des régionalistes» : «Le MAK est soutenu par des organisations étrangères. Ils ont des rapports étroits avec Israël et les Etats-Unis. Ils sont pour la disparition des Etats coloniaux en Afrique. Ils font dans la provocation et ils exploitent le moindre événement en l'''ethnétisant''», accuse Hanoune qui confirme l'existence d'autres groupes qui activent indirectement dans le même sens que le MAK. «Ces personnes veulent, ni plus ni moins que le déchirement de l'Algérie. L'Etat doit éradiquer l'ensemble des problèmes qui peuvent être instrumentalisés», suggère la porte-parole du PT.