Dans l'air du temps, le remaniement ministériel, qu'on dit imminent et dont tout le monde parle mais que personne ne voit, semble inéluctable si l'on ose une lecture des propos tenus hier, à Alger, par Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs, devant les cadres de son parti. “J'espère que le remaniement ne sera pas un simple lifting (…) On prend les mêmes et on recommence”, a-t-elle affirmé. Louisa Hanoune, dont les prédictions et les souhaits se sont souvent avérés fondés, a appelé même à de grands changements. “La situation est précaire. On demande l'ouverture d'un large débat et faire un état des lieux et un diagnostic de la situation”, a-t-elle dit, estimant qu'“il n'y a pas de vie politique”. “Le pays est le dos au mur. Il y a une rupture entre le peuple et ses dirigeants. Il faut de nouvelles institutions et une rupture claire. Il faut libérer l'action politique et l'élection d'une assemblée constituante”, a-t-elle plaidé remettant ainsi au goût du jour une de ses plus vieilles revendications. Dans ce contexte, elle rappelle que son parti est en passe de réunir le million de signatures à remettre au président de la République pour dissoudre le Parlement. Elle demande aussi la consécration de toutes les libertés “maintenant que la sécurité est rétablie”, l'ouverture des médias lourds, la révision de la loi électorale et l'augmentation des retraites. Si elle salue quelques décisions des pouvoirs publics, comme la loi de finances complémentaire ou encore la plus récente, la loi inhérente au foncier agricole, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle n'en stigmatise pas moins certaines décisions, comme par exemple la violation des libertés syndicales. “Il y a une instrumentalisation de la justice à des fins politiques”, a-t-elle dénoncé à propos des décisions de la justice concernant les grèves qui ont marqué le front social. “Pourquoi la tutelle ne respecte pas les médecins ?”, s'est-elle, par ailleurs, interrogée. Evoquant la politique de l'emploi, elle estime que les formules Ansej et autres ne sont pas de nature à résorber le chômage. “Pour résorber le chômage, il faut la réouverture des entreprises publiques, mais pas en tentant de transformer les chômeurs en petits patrons à travers l'Ansej.” Sur un autre registre, Louisa Hanoune tire à boulets rouges sur le mouvement pour l'autonomie de la Kabylie dirigé par Ferhat M'henni. “Ils sont soutenus de l'étranger, par l'administration américaine, l'Union européenne et le sionisme”, dit-elle. Et d'ajouter : “Ce n'est pas pour les beaux yeux de la Kabylie mais pour les richesses et le pétrole.” Par ailleurs, la première responsable du PT a réitéré le soutien indéfectible de sa formation à la cause palestinienne.