Après une accalmie relative, la wilaya de Tissemsilt renoue avec les attentats terroristes. Mardi dernier, vers 17h30, quatre travailleurs de l'Algérienne des eaux relevant de l'unité de Tissemsilt ont été assassinés dans une embuscade tendue par un groupe armé sur la route reliant la localité de Tarek Ibn Ziad à Theniet El Had, à l'est du chef-lieu de wilaya. Il s'agit de Timameri Saâd, chauffeur (44 ans), Rebahi Saâd, chef de station (40 ans), Zebbar Ali, chimiste (53 ans) et Laouf Rabah, biologiste, 28 ans. Selon des sources concordantes, les victimes qui étaient à bord d'un fourgon de service ont été mitraillées par des terroristes embusqués de part et d'autre de la chaussée, au niveau d'une zone fortement boisée qui a déjà connu par le passé des attaques similaires. Elles ont trouvé la mort sur le coup et leurs corps criblés de balles ont été transportés à la morgue de l'hôpital d'El Khemis, selon les mêmes sources. Elles devaient être enterrées mercredi passé au cimetière de Theniet El Had. Les disparus, tous des pères de famille, assuraient l'exploitation de la station de traitement des eaux de Derdeur, dans la commune de Tarek Ibn Ziad. Après la fin du service, ils étaient sur le chemin du retour, vers leur localité de résidence, lorsqu'ils sont tombés dans un guet-apens tendu par les assaillants, dont le nombre n'a pu être déterminé. A en croire des informations concordantes, ces derniers étaient armés de fusils automatiques et ont fait usage de tirs nourris en direction des quatre employés de l'ADE avant de prendre la fuite vers le maquis de la région. A l'heure de la réconciliation nationale et à la veille des fêtes de l'Aïd El Adha, les victimes ne se doutaient guère d'être la cible de sanguinaires sans foi ni loi, refusant la main tendue du pouvoir. Aussi bien à Theniet El Had, Tarik Ibn Ziad et Tissemsilt qu'au niveau des unités de l'Algérienne des eaux, la nouvelle de la tuerie a provoqué consternation et désapprobation. Les citoyens avaient du mal à expliquer ce qui venait d'arriver à quatre des leurs au moment où les autorités continuent à louer les bienfaits de leur démarche de paix. Rappelons que le tronçon en question, reliant Tissemsilt à El Khemis et considéré comme la principale voie de passage vers la capitale, a fait l'objet d'une série d'attentats sanglants durant la décennie noire. L'attaque meurtrière perpétrée mardi dernier inquiète sérieusement les passagers qui craignent une recrudescence de ces actes criminels.