Les soulèvements populaires, qui ont marqué le monde arabe depuis le début de l'année, feront l'objet d'analyses de la part d'un panel d'universitaires. Le colloque qu'organisent El Watan et l'Institut Maghreb-Europe de l'université Paris VIII est une manifestation intellectuelle où politologues, philosophes, historiens et sociologues essayeront de comprendre «les révolutions» qui ont bouleversé les pays de la région. Les soulèvements populaires qui ont marqué le monde arabe depuis le début de l'année feront l'objet d'analyses de la part d'un panel d'universitaires.Le colloque qu'organisent El Watan et l'Institut Maghreb Europe de l'université Paris VIII est une manifestation intellectuelle, où politologues, philosophes, historiens et sociologues essayeront de comprendre «les révolutions» qui ont bouleversé les pays de la région. Durant 3 jours (23-25 septembre), nombre d'experts se pencheront sur la nature des révoltes qui ne manqueront pas de provoquer le changement de régimes politiques surannés. «Le printemps arabe, entre révolution et contre-révolution» est l'intitulé du colloque qui se tiendra à la salle Cosmos de Riadh El Feth (Alger) à partir de demain. Les organisateurs ont voulu créer un espace de réflexion pour connaître les causes de ces soulèvements. Le politologue Mohammed Hachemaoui, l'un des initiateurs du colloque, affirme que «le but principal de cette manifestation intellectuelle est de porter des interrogations d'ordre philosophique et conceptuel, pour appréhender l'événement-avènement, qui est un grand moment historique». Et d'ajouter : «La société civile réunit ce panel d'experts maghrébins et européens pour faire le bilan et essayer de connaître les causes sociologiques, tout en donnant une place à une pensée critique et en mobilisant les outils intellectuels.» Le colloque permettra également d'analyser les lignes de rupture et/ou de continuité par rapport à la mobilisation populaire qui a jalonné l'histoire arabe contemporaine. Les invités essayeront d'apporter des réponses quant à l'absence de contenu idéologique et de leadership lors des soulèvements. Selon M. Hachemaoui, «ces révolutions rompent avec les idéologies antérieures qui ont longtemps dominé le monde arabe, à savoir le nationalisme et l'islamisme». Les experts évoquaient longtemps un exceptionnalisme arabe, au vu de l'immobilisme de la société. Pour le politologue, «les révolutions ont mis fin au paradigme qui considérait la société arabe comme figée et qui n'aspirait pas à la démocratie». «Ces 20 dernières années, les analystes et autres politologues estimaient que les peuples arabes constituaient une entité bloquée où la fitna et le chaos étaient les seules voies à emprunter pour le changement», explique M. Hachemaoui. La communauté universitaire pense qu'il est temps de réévaluer les caractéristiques des sociétés arabes. «La révolte de la rue arabe est civique, pacifique et areligieuse. Les révolutions ont battu en brèche toutes les théories dominantes nées au lendemain du 11 septembre. C'est l'heure de réexaminer en profondeur le savoir sur le monde arabe», juge le politologue. Le public algérien, tous profils confondus, profitera des lectures, des analyses et des expertises. «C'est une manifestation intellectuelle et populaire. Nous voulons seulement offrir une clé de réflexion», conclut M. Hachemaoui.