En hommage à l'écrivain et historien nationaliste Mahfoud Kaddache, l'équipe Histoire et mémoire du Crasc d'Oran, en collaboration avec l'institut Maghreb Europe de l'université de Paris 8 (IMEU), organise à partir de samedi prochain un colloque intitulé « Mahfoud Kaddache et l'histoire de l'Algérie ». Sponsorisée par le quotidien El Watan, cette rencontre, qui se déroulera dans la ville d'Oran, verra la participation d'éminents historiens, sociologues, universitaires et chercheurs des deux rives, qui se donnent comme dénominateur et objectif communs l'écriture objective, particulièrement, de l'histoire des relations algéro-françaises et plus largement celles entre le Maghreb et l'Europe. Le débat lors de cette manifestation sera axé beaucoup plus autour d'un sujet important relatif aux générations engagées dans les mouvements nationaux du Maghreb. Il s'agit, selon Aïssa Kadi, directeur de l'institut Maghreb Europe de l'université de Paris 8, « d'aborder, à travers le concept de génération, l'espace temps, les prises de conscience des catégories sociales dans cet espace temps et les engagements de groupes sociaux ou d'individualités dans les luttes de libération nationale au Maghreb ». Les intervenants s'attarderont sur les moments historiques précis, notamment la génération de la Seconde Guerre mondiale, celle de la guerre de Libération nationale ou alors celle qui a marqué octobre 1988... Les participants tenteront également d'analyser le contexte ayant caractérisé chaque période. Plusieurs communications sont à l'ordre du jour de ce colloque : « Pourquoi la révolution algérienne a-t-elle abouti à un régime autoritaire » est le thème qu'abordera l'historien Mohamed Harbi. René Gallissot de l'université de Paris VIII évoquera « Les générations intellectuelles au Maghreb », Mohamed Taïbi de l'université d'Oran parlera des « Mutations intergénérationnelles et idée politique en Algérie ». Benjamin Stora, Sylvie Thénault (CNRS, Paris), Mustapha Hadad, Abdelmadjid Merdaci, Fanny Colonna ainsi que d'autres noms de notoriété prendront part à ce colloque qui sera clôturé le 28 avril par une table ronde autour de l'écriture de l'histoire algéro-française. Le défunt Mahfoud Kaddache, influencé par l'historien français Stéphane Gsell, a écrit quatorze ouvrages. L'Algérie des Algériens est une l'une de ses plus importantes œuvres qui a été éditée en 2003. Cet ouvrage retrace toute l'histoire de l'Algérie, du paléolithique jusqu'à 1954. Il a également écrit le livre Histoire du nationalisme algérien, où il étudie l'action politique de l'émir Abd El Kader et de ses amis. A l'indépendance de l'Algérie, il occupe le poste de professeur d'histoire à l'université d'Alger, puis celui d'inspecteur général auprès de l'éducation nationale. En 1985, il milite avec Mahfoud Boucebsi en faveur des détenus des droits de l'homme.