Cette commune est composée de 16 villages dont trois sont totalement abandonnés par leurs habitants, et ce, à cause de la menace terroriste qui les a obligés de quitter leurs maisons et leurs terres. Ath Rached, est une commune située à 40 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Administrativement, elle relève de la daïra de Bechloul et s'étale sur une superficie de 150 km2 dont la plupart de son territoire est un relief montagneux. Cette municipalité figure parmi les régions les plus défavorisées de la wilaya. Pour la rejoindre, il faut emprunter le CW11, récemment revêtu, et où l'on constate l'absence totale de panneaux de signalisation. Sa chaussée, à double sens, est tellement étroite que les véhicules s'y croisent difficilement. On parle que depuis le revêtement de ce chemin, sur une surface trop étroite, les accidents y sont fréquents, ayant engendré même de nombreuses victimes. Cette commune est composée de 16 villages dont trois sont totalement abandonnés par leurs habitants, et ce, à cause de la menace terroriste qui les a obligés de quitter leurs maisons et leurs terres ancestrales. Vingt ans après, ces villages sont toujours vides et les autorités compétentes n'ont pris aucune mesure à même d'encourager les gens à y revenir, comme le témoignent des citoyens questionnés à ce propos. Avec ses quelque 10 000 habitants, selon le dernier recensement, cette commune connaît ces derniers temps une légère amélioration des conditions de vie de sa population, après notamment l'acheminement de l'eau potable à partir du barrage de Tilesdit pour nombre de villages, la réalisation de réseaux d'assainissement et le revêtement de quelques tronçons routiers. Cependant, il reste toujours beaucoup de choses à faire pour sortir les habitants de la région du giron de la misère. La commune d'Ath Rached ne dispose pas de zone d'activité industrielle ou agricole pour pouvoir créer de l'emploi. Son fonctionnement dépend complètement du budget alloué par les pouvoirs publics. Cette région est connue dans le temps pour son massif forestier de pins d'Alep, un type de bois constituant une importante richesse, mais mal exploitée. Cependant, depuis les années 90, cet espace n'a cessé de se détériorer à cause des incendies criminels et des braconniers de tout acabit qui participent à la destruction de ce patrimoine. Les habitants de la région trouvent encore une aubaine en le bois de cette forêt pour se chauffer lors des pics de froid en hiver. Pour ce qui est du gaz de ville, les habitants de la commune n'ont qu'à attendre. Certes, la région est retenue dans le dispositif des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI), mais elle souffre toujours du déficit en matière de routes et de pistes d'accès, notamment au niveau des villages de Taghzout, de Chréa et de Ain Begra. Ce qui est frappant, c'est le manque de structures sanitaires. Une seule salle de soin est en activité avec un seul infirmier. La précarité sociale est apparente dans l'ensemble des villages qu'on a eu l'occasion de visiter. Des jeunes chômeurs collés aux murs à longueur de journée ne font que «tuer» le temps en rêvant des lendemains moins pénibles. La commune d'Ath Rached accuse un énorme déficit, voire absence totale en matière de structures de sports et de loisirs. Les projets déjà réalisés présentent des défaillances, à l'instar de l'éclairage public au niveau du village d'Ath Abdellah Ouali, qui n'a fonctionné qu'un mois après les travaux de sa réhabilitation. L'absence d'un système d'évacuation des eaux pluviales entraîne également d'énormes dégâts lors de pluies torrentielles. Malgré le peu de projets de développement qu'a connus la commune, la population d'Ath Rached souffre encore l'absence de commodités diverses.