De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La wilaya de Bouira était sur le point d'en finir avec les contestations de citoyens qui se déclenchaient à cause des pénuries d'eau potable, et ce, grâce aux infrastructures hydrauliques dont s'est dotée la région, en l'occurrence les barrages Oued Lekhal à Aïn Bessam, Tilesdite à Bechloul et Koudiat Acerdoun à Lakhdaria, les ouvrages hydrauliques et nombre de puits et de forages réalisés dans les différentes communes. Ces réalisations étaient censées régler une fois pour toutes la crise d'AEP et assurer l'irrigation des terres agricoles. Mais voilà qu'en l'espace de quinze jours et en pleine canicule, des coupures d'eau et des crises s'annoncent pour les populations des localités éloignées du chef-lieu de la wilaya. Des requêtes ont été adressées par les citoyens de certains quartiers de la commune de Sour El Ghozlane aux services de l'ADE au sujet de la pénurie d'eau. La wilaya a enregistré en l'espace d'une semaine une série de contestations à Ouled Rached et à M'chedallah, où les citoyens ont procédé à la fermeture du siège de la commune afin d'exiger des solutions à leur situation déplorable qui se dégrade de plus en plus au fil des journées caniculaires. Lundi dernier, les citoyens du village Tizza, dans la première commune, ont été contraints de fermer le siège de la commune et de retenir le maire dans son bureau pour réclamer de l'eau potable et la satisfaction d'un certain nombre de revendications. Hier encore, les sièges de l'APC et de la daïra de M'chedallah, à 40 km à l'est de Bouira, ont été fermés par près de 300 citoyens venus des villages de Ath Yekhlef et Oued El Bared pour protester. Ces deux villages comptent plus de 10 000 habitants. Selon les contestataires, le problème des coupures d'eau date de plusieurs années et il est causé par la cassure de la conduite qui alimentait les deux villages à partir de la source de Ainser Aberkane, située en haute montagne dans la localité de Saharidj. Cette panne a coûté aux villageois 15 jours sans eau pour une région qui était, selon les déclarations officielles, à l'abri des crises d'eau en raison des ressources disponibles au niveau de Ainser Aberkane. Au niveau de l'APC, le maire étant en congé, le vice-président et les élus de la commune ont déclaré aux villageois que le problème les dépassait. Au siège de la daïra, les représentants des deux villages ont refusé de rencontrer le chef de daïra de Bechloul qui assure l'intérim du chef de daïra de M'chedallah, en congé annuel. Cette situation sans issue a poussé les protestataires à camper sur leurs positions, affirmant qu'ils ne quitteront pas les lieux «jusqu'à ce qu'une solution définitive soit trouvée». Au moment où nous mettons sous presse, la situation est toujours au même point et les citoyens sont déterminés à revenir aujourd'hui pour poursuivre leur protestation. Le blocage des services des deux institutions risque de s'inscrire dans la durée si aucune solution n'est trouvée.