La cacophonie s'installe autour du départ aux Lieux Saints de l'Islam. Annoncé initialement par le directeur de l'Office national du hadj et de la omra (ONHO), Cheikh Barbara, pour le 8 octobre, lors d'une conférence de presse tenue au centre culturel Aïssa Messaoudi de la radio nationale mercredi dernier, voilà que la date du 7 octobre est avancée comme étant celle du départ effectif pour l'accomplissement du hadj. C'est ce qu'a révélé, hier, le président-directeur général d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, lors d'un point de presse, au siège de la compagnie à Alger, consacré à la saison du hadj. Déjà que, de l'aveu même de Cheikh Barbara ainsi que de Mohamed Salah Boultif, le hadj de cette année s'annonce «difficile» et «pénible», une fausse note vient s'ajouter à cet événement tant attendu par les pèlerins et qui induira à coup sûr une dose d'angoisse à leurs innombrables soucis. Alors une question à brûle-pourpoint : y a-t-il une mésentente ou une mauvaise coordination entre le responsable d'Air Algérie et celui de l'ONHO ? En tout cas, tout porte à le croire. Interrogé sur la raison de la différence des dates avancées par son entreprise et l'organisme dirigé par Cheikh Barbara, l'orateur visiblement gêné a rétorqué que c'était à Air Algérie que revenait, en tant qu'organisme transporteur, de fixer la date de départ pour l'Arabie Saoudite. Quant à l'ONHO, son rôle est de plancher sur l'organisation et le déroulement du hadj. Même le jour de la tenue de la conférence de presse par Cheikh Barbara au siège de la Radio nationale, l'animateur de la rencontre, à notre arrivée sur les lieux nous a révélé que la table ronde allait être animée conjointement par le PDG d'Air Algérie et le DG de l'ONHO. Résultat : une conférence et un point de presse tenus séparément et deux dates fournies pour semer la confusion au sein des pèlerins. Cinq airbus mobilisés Par ailleurs, dans le point de presse, le PDG d'Air Algérie est revenu sur le dispositif mis en place par la compagnie aérienne pour garantir un meilleur déplacement aux pèlerins. A cet effet, l'orateur a affirmé que les aéroports retenus pour cette opération étaient au nombre de cinq. Il s'agit des aéroports d'Alger, d'Oran, de Annaba, de Constantine ainsi que celui de Ouargla. Le conférencier a en outre ajouté que des vols de pré-acheminement sur le réseau domestique et dont les dépenses sont à mettre sur le compte d'Air Algérie étaient prévus pour les pèlerins qui viennent de Tamanrasset, Illizi, Béchar, Tindouf et Adrar pour rallier les aéroports de Ouargla et d'Oran. Selon le PDG d'Air Algérie, pour le long périple qu'effectueront les futurs hadjis, ils auront à dépenser la coquette somme de 320 000 DA dont 100 000 DA uniquement pour l'achat du billet d'avion. Cette opération débutera le 27 septembre dans les points de vente habituels de la compagnie aérienne, répartis à travers les 48 wilayas du pays. Pour la saison du hadj 2010-2011, le conférencier a déclaré qu'Air Algérie mobiliserait sa flotte propre de gros porteurs, constituée de cinq avions A330 (263 sièges) et deux appareils affrétés A340 de 293 sièges pour 18 000 personnes sur un total de 36 000 pèlerins. La compagnie aérienne saoudienne Saudia, quant à elle, aura la charge de transporter l'autre moitié (18 000 pèlerins), en vertu d'un accord commercial conclu entre les autorités algériennes et saoudiennes le 17 avril 2011. Cependant, l'orateur a ajouté qu'en raison de contraintes opérationnelles, la compagnie saoudienne n'opérerait pas au départ de Ouargla et qu'un quota de 900 passagers prévus sur cette escale serait affecté vers ses vols au départ d'Oran. Pour cette saison, le nombre total de vols prévus est de 72 : 48 vols sont à destination de Djedda et 24 vols pour rallier Médine. Programmé finalement pour 34 jours, après des négociations avec les autorités religieuses saoudiennes qui l'avaient fixé pour 45 jours, le premier départ vers les Lieux Saint de l'Islam est fixé pour le 7 octobre et se termine le 31 octobre. La phase retour quant à elle débutera le 10 novembre et s'achèvera le 3 décembre.