L'absence de cohérence dans la gestion de ce secteur sensible a donné libre cours au profit et à la spéculation. La dotation des logements promotionnels aidés (LPA) au titre de l'année 2010 qui n'a pas été rendue publique, est suivie par un autre quota de 7 500 unités. Lancée avant même la promulgation des textes inhérents à la nouvelle formule, la première tranche de 3 500 logements à implanter à Sétif, 2 622 appartements El Eulma, 700 habitations collectives, Mezloug (daïra d'Aïn Arnat) 178 unités, confiée à l'AADL, l'agence foncière et l'OPGI, est incluse dans le programme des 11 400 LPA inscrits dans le plan quinquennal 2010-2014, affiche un grand retard. En plus de ce facteur, une telle dotation fait grincer les dents car elle est loin de répondre aux besoins d'une forte demande estimée à plus de 70 000 dossiers déposés au niveau des 20 daïras en charge du segment logement de 60 communes que compte une wilaya de 1 500 000 habitants. Les professionnels d'un secteur marquant le pas ces derniers temps ainsi que les centaines de familles concernées par un tel type de logement qui n'est plus à la portée du premier venu, s'insurgent contre cette squelettique dotation. «On ne fera pas de la wilaya de Sétif un marché immobilier avec une telle parcimonie, une aubaine pour la surenchère et la spéculation», diront des citoyens obligés de payer plus cher pour s'offrir un toit soutenu par l'Etat. D'autant plus que la nouvelle formule diffère de celle du logement social participatif (LSP) basée sur le plafonnement du prix, logement n'excédant pas théoriquement les 2,8 millions de dinars. Le coût d'un logement promotionnel aidé est calculé à la base de 40 000 DA le m2. Cette évaluation ne prend pas en considération le prix de l'assiette foncière sur laquelle sera érigé ce type de logements. Selon les chargés du dossier la superficie d'un F3 est de 70m2. Le promoteur ne peut dépasser ce seuil qu'à hauteur de 3%. En faisant un petit calcul, un F3 reviendra au bas mot à 3,2 millions de dinars. Un F4 (80 m2) sera cédé pour pas moins de 3,6 millions de dinars. En plus du prix de revient, les futurs acquéreurs de ce type de logement devront non seulement prendre leur mal en patience mais composer avec les lenteurs bureaucratiques. D'autant plus qu'un tel dossier n'est pas ficelé à 100%. Il est vrai que les localités où seront implantés les LPA sont identifiées, il reste à définir avec exactitude les sites ciblés. Pour éviter tout problème ou contentieux, la détermination de la nature juridique du terrain est une étape indispensable et incontournable à la fois. Une fois réglée, cette question qui permettra au promoteur de bénéficier d'un prêt bonifié, va sans nul doute prendre du temps. Tout comme le choix des entreprises devant au préalable retirer le cahier des charges relatif à l'opération, d'une commission de wilaya. L'étude des dossiers des postulants et leur classification prendra, à n'en pas douter, des mois. En sus d'un modique quota n'arrangeant en aucune manière aussi bien les postulants que les entreprises du bâtiment obligées pour beaucoup d'entre elles à mettre la clé sous le paillasson, les lenteurs bureaucratiques donnent le coup de grâce à un secteur boitillant ces derniers temps. Mieux encore, 22 communes sur les 60 que compte la wilaya n'ont pas bénéficié d'un tel programme. Ces «oubliées» vont-t-elles recevoir un programme conséquent pour le segment du logement à caractère locatif ou des aides relatives au logement rural ?