L'Agence nationale de l'amélioration et de développement du logement (AADL) aura du pain sur la planche dans le cadre des prochains programmes de logements. Elle devra répondre, rien que pour la wilaya d'Alger, à plus de 130 000 souscripteurs dont les dossiers ont été acceptés depuis l'année 2001 . Le DG de l'AADL a affirmé hier que «dans le cadre des programmes qui seront confiés à l'agence, ils auront la priorité absolue». Pour cela, il faudrait 1200 hectares de terrains. Intervenant hier sur les ondes de la chaîne III, le premier responsable de l'AADL, Mohamed Mohamed Khebache, a fait un état des lieux exhaustif sur les différents projets entrepris par son agence dans le cadre du programme dit de location-vente, pris en main depuis août 2001. S'agissant de l'évolution des chantiers de construction, l'invité de la rédaction persiste et signe que tous les sites seront livrés en 2010. «Sur les 55 000 logements lancés, nous avons réalisé 46 000 pratiquement au niveau national. Il reste 8500 logements dont la livraison est attendue pour l'année 2010. Ces logements font partie des programmes de chantiers résiliés et repris par d'autres entreprises. Aujourd'hui, nous sommes en train de remettre les clés aux souscripteurs pour les logements qui ont été livrés au 31 décembre 2009», affirme-t-il avec un air d'assurance, avant d'ajouter : «les 8500 logements qui restent seront livrés à partir de mars 2010. Chaque mois, il y aura une livraison partielle à travers le territoire national. Essentiellement, ces programmes concernent Alger et Boumerdès, ainsi que d'autres wilayas du pays». Le DG de l'AADL est revenu sur tous les sites qui seront livrés cette année. Il s'agit du projet de Mahalma, composé de 1256 logements, dont 940 ont été transférés, selon lui, vers la commune d'Ouled Fayet. Après la livraison officielle de 846 logements, les services de l'AADL procèderont dans une période de 15 à 20 jours à la livraison du deuxième site, constitué de 400 logements. Toujours dans la wilaya d'Alger, 600 logements seront livrés dans la commune de Heraoua (Aïn Taya). L'AADL a entrepris également la remise des clés des logements faisant partie de la dernière tranche de Aïn Melha et à Aïn Bénian. La première tranche des logements AADL de Bachdjerrah sera livrée dans un mois et demi, a tenu à rassurer l'hôte de la Chaîne III. Dans les autres wilayas, il a cité Tipaza, où il est question de la livraison de la deuxième tranche de Matarès (500 logements), Corso (Boumerdès), avec un site de 357 logements livrés dans 15 jours et Tlemcen, concernée par un quota de 134 logements. Des livraisons sont attendues dans les wilayas de Constantine et de Jijel. «Le reste des chantiers ayant fait l'objet de résiliation sera livré à partir de fin mars et début avril», s'engage-t-il. De l'espoir pour les souscripteurs de 2001 Le DG de l'AADL est revenu longuement sur les souscripteurs qui ont reçu l'avis favorable des services de l'AADL d'attribution de logements, dont ceux qui ont été transférés aux programmes de la Cnep Banque de 65 000 logements. «Nous avons 160 000 dossiers étudiés et acceptés. Sur ce nombre, 25 400 dossiers ont été bénéficiaires de logements inscrits dans la wilaya d'Alger. Plus de 130 000 dossiers sont en attente d'être pris en charge. C'est une équation un peu difficile à résoudre. C'est pour cette raison qu'il y a eu un programme complémentaire confié à la Cnep Banque de 65 000 logements. Nous sommes en train de travailler avec la Cnep pour voir comment réaliser 130 000 logements dans la seule ville d'Alger. Pour cela, il nous faut 1200 hectares de terrain (...) Il y a également les pouvoirs publics qui sont en train de se pencher sur la nouvelle formule d'accessibilité au logement promotionnel aidé. Il faut attendre la mise en route du prochain quinquennat qui va se faire incessamment pour prendre en charge les dossiers en instance», a expliqué en substance le DG de l'AADL. Depuis plusieurs mois, des sit-in et des rassemblements de protestation sont organisés au siège de la direction générale de l'AADL par les souscripteurs demandant à être relogés au même titre que les autres algériens. Sans l'Etat, le coût du logement sera trop élevé M. Khebache a indiqué que l'Etat a mobilisé des moyens financiers conséquents pour soutenir les ménages afin d'accéder à la propriété d'un bien immobilier. S'agissant des logements AADL de 55 000 unités, la facture a été de 185 milliards de dinars englobant tous les travaux, y compris la voirie et l'aménagement. Le coût réel du logement type F3 est de 3 millions de dinars, tandis que l'Etat a cédé ce bien aux citoyens à 1,4 million de dinars. Cette subvention sera-t-elle maintenue pour les prochaines années ? Le DG de l'AADL répond : «Je ne suis pas habilité à prendre de telles décisions. Ce n'est pas de mes prérogatives». Revenant sur les modifications apportées sur les programmes publics de logement, l'invité de la rédaction a précisé que la nouvelle formule choisie par les pouvoirs publics est le mixage entre la location-vente et le logement social participatif. Ce qui a donné une nouvelle appellation, à savoir le logement promotionnel aidé (LPA). Dans le cadre de cette formule, les bénéficiaires auront droit à une aide frontale offerte par l'Etat de 400 000 à 700 000 dinars, ainsi que l'accès à des crédits bonifiés de 1 à 3% selon les revenus des postulants. Cette transformation a été opérée, pour rappel, afin de permettre à une large population d'accéder aux biens de l'Etat, notamment les ménages qui autrefois étaient exclus du fait de la perception de revenus dépassant les 72 000 dinars le mois. L'application de ces mesures devra intervenir, selon le premier responsable de l'AADL, dans les prochaines semaines, après la promulgation des textes d'application.