Le président syrien Bachar Al Assad a reçu hier à Damas une délégation ministérielle de la Ligue arabe venue engager une médiation entre le régime et l'opposition. La Commission ministérielle arabe, chargée de transmettre aux dirigeants syriens une initiative de la Ligue arabe, comprend le Qatar en qualité de président, les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Soudan, d'Oman et d'Egypte, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi. La Ligue arabe a appelé le 16 octobre à la tenue d'une «conférence de dialogue national» pour mettre fin aux violences et «éviter une intervention étrangère». A la fin de cette audience, le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Hamad Ben Jassem, a annoncé une nouvelle rencontre pour dimanche. «La rencontre avec le président Al Assad était franche et amicale et nous allons poursuivre la réunion le 30 octobre», a affirmé cheikh Hamad, à la tête de la délégation de la Ligue arabe «Nous avons perçu l'attachement du gouvernement syrien à œuvrer avec la commission arabe pour parvenir à une solution» à la crise en Syrie, a ajouté cheikh Hamad. L'opposition lance un appel à la communauté internationale De son côté, le président du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun, qui réunit la quasi-totalité des courants de l'opposition, le même jour, a appelé la communauté internationale à «protéger le peuple syrien» de la répression menée par le régime de Damas, dans un entretien avec la chaîne qatarie Al Jazeera. «Protéger les peuples qui font l'objet de crimes contre l'humanité est une obligation de la communauté internationale. Celle-ci doit protéger le peuple syrien des massacres quotidiens.» B. Ghalioun a en outre plaidé en faveur de l'envoi d'«observateurs internationaux en Syrie pour faire cesser l'usage de la violence par le régime (...) après huit mois de massacres organisés et systématiques». En parallèle, un mouvement de grève générale est observé à l'appel de l'opposition sur les réseaux sociaux. Celle-ci a affirmé qu'elle n'accepterait «rien de moins que la démission» du président Assad «et sa traduction en justice». «La grève a été entièrement suivie dans plusieurs régions dont Deraa, dans les quartiers Qaboune et Barzé à Damas, dans plusieurs localités des provinces de Damas, d'Idleb, de Hama et de Homs», ont affirmé les Comités de coordination locaux (LCC) dans un communiqué accompagné de vidéos montrant des rues désertes et des magasins fermés. Le CNS, a invité «toutes les catégories du peuple» à se joindre à ce mouvement «en prélude à des grèves plus générales et à la désobéissance civile, qui sera à même de renverser le régime». Entre-temps, la violence continue à sévir, faisant au total 15 morts. «Neuf militaires, dont un officier de l'armée régulière syrienne, ont été tués par une roquette tirée par des hommes armés, probablement des déserteurs», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) en précisant que les soldats se trouvaient «à bord d'un véhicule dans le village Al Hamrat» au moment de l'attaque. Six civils, dont un bébé, ont été tués par des tirs des forces de sécurité : quatre à Homs (centre), un des fiefs de la contestation, un à Saraqeb, dans la région d'Idleb, et un autre à Abou Kamal (est).