Le réalisateur Khaled Youcef et l'acteur Hani Salama (Egypte) ont animé hier une conférence de presse à la salle El Mougar (Alger). Cette rencontre entre dans le cadre de la semaine culturelle égyptienne en Algérie se déroulant du 19 au 26 janvier 2006. Dans son intervention, Khaled Youcef a focalisé sur son premier film Al Assifa (la tempête). Le film en question traite de la première guerre du Golfe qui s'est déroulée en 1991. Une guerre qui « consacre l'abdication de la nation américaine devant la volonté hégémonique américaine dans la région. Une situation que j'ai essayé de décrire à travers une famille égyptienne dont le père a fait la guerre israélo-arabe de 1973. Quant à ses deux enfants, ils se sont engagés dans la guerre du Golfe de 1991 ». Il relève qu'il collabore souvent avec l'acteur Hani Salama vu sa « sensibilité aiguisée ». De son côté, Hani Salama rappelle que c'est le réalisateur d'El Assifa qui l'a découvert. « Nous nous entendons bien, et je n'éprouve pas de difficultés à travailler avec lui. J'essaie de profiter de l'expérience des anciens acteurs », explique-t-il. Beaucoup de questions ont été posées en la circonstance au réalisateur égyptien, entre autres ses relations avec les acteurs de l'ancienne génération, la décadence qui caractérise ces derniers temps le cinéma égyptien, l'influence du réalisateur Youcef Chahine sur son œuvre, ses projets avec les cinéastes algériens. Ainsi, Khaled Youcef relève qu'il n'éprouve pas de problèmes à travailler avec les anciens acteurs. « Je mets à profit leur expérience. » En parallèle, « ce qui m'intéresse chez les acteurs de la génération actuelle consiste en leur spontanéité ». Concernant la situation difficile à laquelle est confronté le cinéma égyptien, il constate que « tout le monde est impliqué, surtout l'Etat, lequel promulgue des lois qui étouffent la création. En plus, ce sont les grandes sociétés qui bénéficient d'avantages octroyés par l'Etat au monde du cinéma. Or ce sont les petites entreprises qui ont développé notre septième art. La culture du pouvoir en la matière écrase le pouvoir de la culture du cinéma et de la création. » A propos de Youcef Chahine, il indique que « c'est lui qui m'a découvert et formé. Je suis influencé par ses œuvres. Tous les réalisateurs égyptiens actuels sont influencés par Youcef Chahine. C'est comme en littérature. Nos écrivains sont influencés par Neguib Mahfouz. Cela dit, je n'imite pas Youcef Chahine. Je réalise mes films à ma façon. » Le même intervenant relève qu'il a un projet de film avec l'écrivaine algérienne Ahlam Mostaghenmi.