Cette oeuvre monumentale sera réalisée par un des disciples de Youcef Chahine, l'Egyptien Khaled Youcef. Le roman Mémoires de la chair de l'écrivaine algérienne vivant au Liban, Ahlam Mosteghanemi, sera prochainement porté à l'écran. Ce projet sera réalisé par le cinéaste égyptien Khaled Youcef. «Ce projet me tient vraiment à coeur. Le roman Mémoires de la chair n'aborde pas seulement le vécu des Algériens, comme certains le pensent, mais celui de l'ensemble des peuples arabes», a souligné le réalisateur égyptien Khaled Youcef, lors de la conférence de presse animée à la salle El Mougar, en marge de la semaine culturelle égyptienne à Alger. Le réalisateur s'est donc contenté de donner cette information, sans pour autant annoncer la date du début du tournage, ni celle de la sortie du film et encore moins ceux qui vont participer dans la réalisation de cette oeuvre monumentale. Pour rappel, Mémoires de la chair raconte une brûlante histoire d'amour. Khaled, le narrateur, un ancien moujahid de la guerre de Libération nationale. Il devient manchot lors d'un combat à l'âge de vingt-cinq ans. Après l'indépendance, il part en exil à Paris où, vingt ans plus tard, il est devenu un peintre apprécié. A l'occasion du vernissage d'une de ses expositions, surgit Ahlam, la fille de son ancien chef de maquis Si Tahar, mort au combat. Celle qu'il avait connue bébé est maintenant devenue une jeune fille coquette et séduisante. Khaled a le coeur en flammes: «Ahlam représente tout à la fois pour lui la Femme, l'Algérie, Constantine la ville bien-aimée qu'il ne cesse de peindre sur ses toiles, et, de manière générale, sa propre jeunesse: un passé douloureux et exaltant, tissé de luttes, de fierté, d'idéal et d'espoir.» Un lien se noue peu à peu entre Khaled et la fille de Si Tahar, une sorte d'amitié amoureuse qui reste chaste, au grand désespoir de Khaled. Car Ahlam ne semble prête à s'offrir que pour mieux se dérober. D'abord parce- qu'elle a une liaison avec Ziad, un poète palestinien que Khaled révère, ensuite parce que ses parents décident de la marier à Constantine, «à un gros bonnet du régime », incarnation de tout ce que Khaled exècre (l'argent, la corruption, une modernité sale et médiocre.). Il se rendra pourtant à Constantine pour assister à ce mariage - torture et délice mêlés - et la jeune femme lui avouera avec légèreté le lendemain de la cérémonie que finalement, oui, elle l'a aimé... malgré tout. Khaled rentrera seul à Paris pour écrire à son tour ses Mémoires de la chair et peut-être se délivrer lui aussi d'une histoire obsédante. Il convient de souligner que Mémoires de la chair, publié en 1982, est le premier roman de Ahlem Mosteghanemi. Ce livre lui a valu en 1998 le prestigieux prix Najib Mahfoud. L'auteur, quant à elle, est actuellement enseignante à l'université américaine de Beyrouth. Elle a étudié la littérature arabe à l'Université d'Alger, puis à Paris à la Sorbonne où elle a obtenu un doctorat en 1982. En outre, elle animait une émission de poésie à la radio algérienne. Mosteghanemi, qui est aussi l'une des disciples de Malek Haddad, compte à son actif plus de six livres, entre romans, recueils de poèmes et essais. On cite Au havre des jours (Poésie) Ecriture dans un moment de nudité (Poésie), Algérie. Femme et écriture (Essai), Le désordre des sens (Roman) Passager du lit (Roman), Mémoires de la chair...