Le prix du lait en sachet ne changera pas. Fixé à 25 DA, ce produit « populaire » le restera. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, l'a déclaré jeudi, en marge des travaux de l'APN. Il n'existe donc aucune intention d'augmenter le prix du lait. « La corporation des industriels est totalement solidaire avec le gouvernement, lequel refuse toute augmentation », a-t-il souligné. Le prix du lait en poudre ou en paquet peut, en revanche, être revu à la hausse. Car il est réglementé par le marché, donc libre. Le niet du ministre du Commerce ne semble, cependant, pas dissuader les transformateurs de lait à réclamer une revalorisation des tarifs. Ne pouvant plus tenir face au coût élevé de la production, à travers l'augmentation du prix de la poudre, de l'emballage, du lait cru et des coûts de transport, les producteurs envisagent ainsi de mener des actions à même d'amener les autorités concernées à la table des négociations. « Nous ne pouvons plus continuer à travailler avec ce prix de vente, qui est resté inchangé depuis des années, alors que les prix d'autres produits ont doublé, voire triplé. Nous sommes conscients qu'il s'agit d'un produit de première nécessité. Mais nous n'avons plus le choix », nous a déclaré, hier au téléphone, Kamel Seray, patron de l'unité privée Mitidja laitage. Ce producteur fait partie d'une commission constituée au niveau de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) afin de faire valoir leurs revendications auprès des autorités. M. Seray explique cette prochaine mobilisation des producteurs pour exiger « une révision » du prix, jusque-là fixé à 25 DA le sachet, par le fait que, de par son prix élevé, le lait cru ne constitue plus une alternative à l'importation de la poudre de lait. Le prix de cette poudre a connu plusieurs augmentations durant ces dernières années. « Il grimpe à mesure que tendent à disparaître les subventions accordées par l'Union européenne à leurs producteurs. Ces subventions sont maintenant de zéro pour cent », a indiqué M. Seray. Le constat : les producteurs de lait pasteurisé se retrouvent à travailler à perte. « A quoi bon travailler ? », s'est demandé M. Seray, avant de préciser que « rien que pour l'emballage, son prix a connu une augmentation de 35% ». Le transport est devenu également plus coûteux avec la hausse du prix du carburant. Les autres charges de productions, telles que l'électricité, et les charges salariales ont également connu des relèvements. Ainsi, les producteurs croient détenir tous les arguments pouvant justifier une « révision » du prix du lait en sachet. Selon eux, les autorités ont devant elles deux choix, soit permettre une augmentation du prix, soit soutenir la production. « Si l'Etat trouve que le lait est un produit stratégique, qu'il soutienne sa production », a conclu M. Seray, qui évoque une rencontre, durant cette semaine, entre les représentants des producteurs et l'UGCAA pour faire parvenir aux autorités compétentes leur principale revendication : augmenter le prix du sachet de lait pasteurisé. Les pouvoirs publics vont-ils prendre en charge la requête des producteurs ou faut-il s'attendre à un bras de fer ? Des pouvoirs publics qui doivent prendre en compte également les craintes des consommateurs qui sont déjà éprouvés par la cherté de la vie.