Du 31 octobre au 4 novembre dernier, Tiaret a vibré au rythme des cavalcades et de diverses activités sportives et de divertissement à l'aune d'un premier salon national du tourisme équestre pour jeunes qui coïncida avec les festivités marquant le 57e anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre. L'initiative reste louable, opportune et porteuse d'espoir d'autant que le noble compagnon de l'homme, le cheval, tend à disparaître des traditions ancestrales du moins à connaître de sérieux problèmes qui handicapent sa promotion et le développement de l'élevage équin en Algérie. Le salon, selon les organisateurs, visait «le rapprochement des jeunes de différentes régions du pays pour promouvoir et développer le tourisme local». Il tend à «permettre, outre la connaissance du riche patrimoine historique, culturel et archéologique de la région, à mieux s'imprégner des us et coutumes populaires des wilayas participantes». Il aspire à «inclure ce genre d'activité (le tourisme équestre) parmi la nomenclature des activités au niveau des maisons de jeunes». Connue pour être le berceau du cheval, Tiaret s'enorgueillit de l'implant d'une des plus vieilles mais plus grandes jumenteries de l'Algérie, qu'est la jumenterie de Chaou-Chaoua. «Ouverte en 1874, elle conserve l'histoire d'un patrimoine génétique de grande valeur et contribue à sauvegarder les arts traditionnels que sont le harnachement, la sellerie-bourrellerie et la fantasia». Dans ce réservoir animalier, on préserve la pureté des souches notamment le pur-sang arabe, souligne-t-on. Patrimoine génétique Parler du cheval à Tiaret c'est évoquer sans fard les multiples tracas vécus par les éleveurs, peu nombreux du reste, qui continuent à vouer un culte immodéré au noble animal. Cela nous ramène à la dernière sortie de ces mêmes éleveurs qui menaçaient de «tout vendre et de s'éloigner de l'activité» en signe de réprobation des décisions, trop souvent, unilatérales de la société des courses. La SCHPM avait en effet suspendu pour deux mois les courses sportives de chevaux à Tiaret. Une décision qui a généré un malaise grandissant chez les propriétaires de haras. Ces derniers n'avaient d'ailleurs d'autres choix que de forcer au chômage toute une panoplie d'activités annexes. Leur représentant, M. Ahmed Feghouli, n'y était pas allé avec le dos de la cuillère pour «stigmatiser ce comportement de la SCHPM» qu'il trouvait «partial». Notre interlocuteur en marge d'une rencontre qui a réuni les éleveurs de chevaux au siège de son groupe était irrité et gravement atteint par la décision qui ne semble point favoriser le cheval encore moins sa promotion dans une région considérée comme fief du barbe et de l'arabe-barbe. Un salon oui mais qui se soucie réellement du devenir de l'équidé !