Un village des diabétiques est implanté, depuis hier matin, sur la place de la Liberté, à Bab Essebt, au centre de Blida, et ce, jusqu'au 27 novembre. Inauguré par M. Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à l'occasion de la Journée mondiale du diabète, ce village comprend des espaces dédiés notamment au dépistage confidentiel et gratuit du diabète et aux visites médicales (cardiologie, diabétologie et ophtalmologie), aux activités physiques afin de sensibiliser les visiteurs sur la relation entre le sport et le corps sain, aux activités ludiques dans le but de mieux faire passer le message de la sensibilisation aux enfants. Cet événement se déroule sous l'égide du ministère de la Santé, en partenariat avec le laboratoire danois Novo Nordisk spécialisé dans la fabrication de l'insuline. Ce laboratoire, qui existe depuis plus de 90 ans, a lancé, en 2006, une opération baptisée «Changing the world» afin de sensibiliser les citoyens sur les dangers du diabète en cas de non-respect du régime alimentaire, entre autres. Ainsi, 6000 personnes ont été dépistées dans le monde depuis 2010 grâce à cette opération. L'amère réalité du terrain Dans une déclaration, le ministre de la Santé s'est montré disposé à lutter contre cette maladie : «Nous avons mobilisé tous nos moyens humains et matériels pour prendre en charge, à temps et suivant les normes, les patients atteints de diabète. Nous avons même acquis la clinique mobile pour les besoins de la caravane dans les différents coins du pays.» Et de poursuivre : «A travers ce genre de caravane, on pourra avoir un fichier national actualisé des diabétiques, car nombreux sont ceux qui ignorent qu'ils sont malades. Certes, le nombre officiel des malades va augmenter suite au dépistage. Nos centres de santé vont les prendre en charge et nous avons formé des médecins pour cela.» Une déclaration qui semble contredire la réalité du terrain, du moins pour ce qui est de la wilaya de Blida. Cette dernière, forte d'une population de plus d'un million d'habitants, ne dispose pas encore d'un service dédié à la diabétologie. Il y a juste une petite unité de 15 lits seulement au niveau de l'ex-hôpital Faubourg. Les malades, habitant Blida ou les wilayas limitrophes, y sont hospitalisés à tour de rôle et il est souvent difficile de trouver une place même en cas d'urgence ! «Un service de diabétologie doit être situé dans un établissement contenant les services de cardiologie et d'ophtalmologie, entre autres, pour plus d'efficacité, ce qui n'est pas le cas à Blida», se désole un médecin rencontré sur place.
