Opération n Initiée par Novonordisk, leader mondial des insulines et du traitement du diabète, cette clinique mobile sera opérationnelle à partir de la prochaine année en Algérie. C'est ce qu'a annoncé Jean-Paul Digy, DG de ces laboratoires lors d'une récente formation sur le diabète au profit des journalistes. Cette structure, qui a déjà été lancée en Egypte, en Russie, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis «a déjà été visitée par quelque 101 000 personnes dans le monde», selon ce responsable. C'est un grand semi-remorque cloisonné en différents espaces dont un cabinet de diabétologie et d'autres examens en ophtalmologie et cardiologie, d'après Newfel Oulmane, chef de projet «Changeons le diabète». «Il a pour objet de dépister le diabète, ce mal mondial qui échappe à tout contrôle ainsi que les facteurs de risque», a-t-il expliqué. Ce bus a commencé son tour du monde au Danemark en 2006. Il entre dans le cadre de la lutte contre le diabète et l'éducation sanitaire pour le programme «Changing diabète» et la prévention aux 4 coins du pays. Outre le bus clinique mobile, des espaces baptisés «villages Changeons le diabète», sont mis en place pour le diagnostic gratuit des diabétiques et non-diabétiques. Cette action a permis le dépistage de quelque 3 800 personnes depuis 2008 selon Newfel Oulmane qui se base sur les chiffres alarmants de l'OMS, qui estime que «la progression de la pathologie va vers la hausse à l'horizon 2025 à l'échelle mondiale pour passer à plus de 440 millions en sachant que 94% des sujets diabétiques risquent d'avoir des complications». Pour le Pr Mohamed Belhadj, spécialiste en diabétologie au sein du CHU d'Oran, cette maladie silencieuse, chronique et invalidante (type 2) est un fardeau croissant qui affecte actuellement plus de 246 millions de personnes et en affectera plus de 380 millions en 2025. «C'est la seule maladie qui aura doublé entre 2000-2025, une progression due à plusieurs facteurs dont le vieillissement de la population, l'accroissement démographique, la tendance croissante à l'obésité, la mauvaise alimentation et la sédentarité» et d'exprimer son inquiétude pour les pays en développement où les sujets diabétiques sont âgés entre 35 et 64 ans alors que dans les pays industrialisés, ils dépassent l'âge de la retraite ! Selon lui, 50% des diabétiques (type 2) diagnostiqués ont déjà des complications au moment du diagnostic. D'où l'importance du dépistage précoce notamment pour les sujets âgés de plus de 45 ans – si le test est normal le répéter tous les 3 ans – et d'une optimisation de la prise en charge thérapeutique. Enfin, le Pr applaudit la prise en charge du diabétique chez nous en déclarant : «En Algérie, nous avons une des meilleures prises en charge au monde sur le plan gratuité où on peut facilement avoir accès à l'insuline.»