Les rumeurs sur le limogeage du PDG de Sonatrach, Nordine Cherouati, seraient dues au travail qui est en train d'être accompli au sein de l'entreprise pour changer certaines habitudes et pratiques qui lui ont nui. C'est ce qui ressort des déclarations de l'intéressé, rencontré hier en marge de la conférence de renouvellement du syndicat de la compagnie nationale des hydrocarbures. En juin déjà, des rumeurs sur son limogeage avaient été répercutées par des médias. «Il n'y a rien, ce n'est que de la rumeur, ça revient, ça dure depuis 3 semaines. Il y a 6 mois, il y a eu la même rumeur», nous a déclaré hier le premier responsable du groupe Sonatrach. Dans un point de presse improvisé en présence de journalistes, Nordine Cherouati a estimé que «ce ne sont pas des rumeurs innocentes. Pourquoi mes prédécesseurs n'ont-ils pas connu de pareilles campagnes ?», s'est-il interrogé, avant d'indiquer : «Pour que ces rumeurs reviennent, cela veut dire que ce que Sonatrach est en train de faire peut déranger certaines habitudes... certaines pratiques...» Pour le premier responsable de Sonatrach, un plan de redressement de l'entreprise est en train d'être réalisé. «Quand on fait de la mise en ordre», a-t-il expliqué, «c'est au profit de l'un et au détriment de l'autre». A la question de savoir si ces rumeurs qui se sont propagées sont liées à une «question d'intérêt», M. Cherouati répond : «Il ne peut y avoir autre chose.» Le travail fait peut avoir «dérangé aussi bien des personnes que des intérêts», selon le responsable de Sonatrach. Abordant le sujet des recettes des exportations d'hydrocarbures, M. Cherouati a déclaré : «On a réalisé 59,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires à l'exportation pour les 10 premiers mois de 2011», ajoutant : «On devrait boucler l'année 2011 avec un chiffre d'affaires à l'exportation situé entre 71 et 72 milliards de dollars». A propos du projet du deuxième gazoduc qui reliera l'Algérie directement à l'Italie, le Galsi, le PDG de Sonatrach a indiqué : «Normalement, on prend la décision d'investissement pour le planning de réalisation dans les semaines à venir.» Interrogé sur les compagnies internationales qui s'intéressent aux réserves algériennes de gaz non conventionnels, le PDG de Sonatrach a cité Total, Shell, Talisman, Halliburton, Schlumberger... en plus de l'ENI, avec qui Sonatrach a déjà signé en avril un accord de coopération dans le domaine de l'exploration et le développement du gaz de schiste en Algérie. A propos des activités internationales de Sonatrach, le responsable de la compagnie a indiqué : «Sonatrach va y aller et on a promis à nos amis maliens de faire un forage durant le 1er semestre de 2012.» Concernant la Libye, le responsable de Sonatrach a affirmé : «On va reprendre nos activités dès que les conditions de sécurité seront réunies.» Par ailleurs, le travail d'exploration a permis, en septembre et octobre, de réaliser 5 découvertes au Sud-Ouest et au Sud-Est ainsi que dans le bassin de Berkine et sur l'Ahnet. Le travail à l'international ne va pas être délaissé et les efforts seront concentrés sur le domaine minier national. A une question relative aux salaires, le premier responsable de Sonatrach a préconisé que le système de rémunération serait amélioré au fur et à mesure dans le dialogue et la concertation, comme de tradition dans l'entreprise.