L'assemblée générale de l'Iccat s'est clôturée avec l'honneur sauf pour l'Algérie. Elle va rester dans les rangs de l'organisation internationale mais en ayant perdu considérablement. L'Iccat a accepté le nouveau plan de pêche de la campagne 2012 présenté par l'Algérie sur la base des décisions de l'AG de 2010 où elle était absente : 138 tonnes pour 5 thoniers. «Ridicule !» ont commenté les professionnels qui ajoutent que cela ne suffit même pas à couvrir les frais. L'Iccat a également pris bonne note de la réclamation de l'Algérie et maintient, très diplomatiquement, le quota national à 5,073% du total des captures autorisées en Méditerranée, soit 654 tonnes, qui pourra être rétabli à partir de 2013. Reste encore à l'Algérie à «arracher», lors de l'inter-commission de février 2012, un ajout de 90 à 150 t sur son quota non pêché en 2009. Selon nos interlocuteurs sur place, la délégation algérienne est à féliciter. Elle est allée au feu et a réussi à le réduire. Elle a dû subir très fortement l'intransigeance de l'AG et la pression de certains de ses membres. L'EU lui a parfois prêté main-forte en proposant des solutions alternatives lorsque la crise était à son paroxysme. Il semble cependant difficile que l'Algérie retrouve son niveau d'avant 2010. Les cas des pays qui contestent leur quota national sont nombreux, et l'Algérie vient d'entrer dans ce club d'éternels insatisfaits. L'Iccat ne peut, en effet, y souscrire sans accroître le total des captures. Une issue qui n'est pas envisageable, selon la commission scientifique de l'organisation, sans une remontée des effectifs du thon classé en voie d'extinction par l'UICN. Les perspectives de développement de la pêche du thon sont ainsi totalement bouleversées chez nous. De colossaux investissements publics et privés ont été consentis, pas toujours dans l'intérêt des professionnels, pendant qu'en Europe on démontait les flottilles foudroyées par les baisses drastiques des captures autorisées. Chez nous, de nouveaux thoniers tout neufs sont attendus, alors que le quota national alloué ne suffirait pas à un seul armateur. Ils doivent attendre d'être livrés par les chantiers navals turcs dont certains, fictifs, ont escroqué des investisseurs favorisés qui ont bénéficié des fabuleux avantages du plan de relance de la pêche. Et puis, on s'interroge toujours sur les quotas antérieurs qui ont été «pêchés» par l'Algérie sans que notre pays n'ait disposé d'un seul thonier digne de ce nom. Il est curieux que les autorités ne cherchent pas à savoir où sont passés les millions de dollars de ces pêches virtuelles comme celle découverte au large de Annaba en juin 2009.