Le non-respect de la réglementation occasionne des perturbations dans la distribution de l'électricité et du gaz. Une construction à proximité des installations gazières ou électriques est enregistrée chaque jour dans la wilaya de Blida. Chaque semaine, une agression sur le réseau électrique et deux sur le réseau de gaz sont comptabilisées.Cela crée des perturbations dans l'alimentation, voire son interruption totale. Selon Dridi Boularas, directeur de la Société de distribution de gaz et d'électricité de Blida, ce phénomène, qui cause des perturbations dans l'alimentation en gaz et en électricité, est non seulement préjudiciable à la société, mais peut constituer surtout un danger pour les riverains. «Nos services techniques ont comptabilisé 390 constructions à proximité des ouvrages électriques, ainsi que 61 agressions sur les réseaux», dévoile-t-il, avant de poursuivre : «Le vol de câbles électriques pose aussi problème et ce phénomène a induit une perte de plus de quatre millions de dinars pour notre société.» En plus de ces actes d'incivisme, les créances constituent, selon M. Dridi, un puissant frein au développement de l'entreprise et à l'amélioration de la qualité de service. Pour 2010, leur montant a dépassé les 112 milliards de centimes. Ce chiffre effarant atteindra facilement les 120 milliards de centimes d'ici la fin de 2011, d'après les premières estimations. Sur le podium des mauvais payeurs, les administrations sont en tête avec plus de 36 milliards de centimes, soit le tiers des dettes. Viennent ensuite les clients ordinaires avec 28 milliards de centimes, puis les industriels avec 23 milliards de centimes. «Nous faisons preuve d'une certaine tolérance vis-à-vis des administrations, compte tenu des retards dans l'arrivée des budgets annuels. Contrairement à ces clients particuliers, nous avons recours à la coupure de l'alimentation en gaz ou en électricité pour les clients simples les industriels mauvais payeurs, une manière de les inciter à payer leurs factures. Dans le pire des cas, si on n'arrive pas à recouvrer nos créances, nous faisons appel à la justice», explique le directeur. Dans ce contexte, 728 clients ont été assignés en justice durant l'année 2010 pour factures impayées dont le montant s'élève à près de 6 milliards de centimes. Pour l'année en cours, 172 poursuites judiciaires contre de mauvaispayeurs sont comptabilisées. «En plus de ces contraintes de gestion, nous rencontrons aussi beaucoup de difficultés dans la réalisation de notre programme d'investissement. Il s'agit notamment de contraintes d'ordre bureaucratique, la non-délivrance des autorisations de construction et les oppositions de tiers», avoue notre interlocuteur. A titre d'exemple, il citera le projet de réalisation du poste de moyenne tension de Sidi El Kebir qui traîne depuis près de deux ans à cause d'entraves administratives. Il évoquera aussi le projet de confortement de l'alimentation en électricité de la commune de Ouled Yaïch à partir d'une nouvelle ligne moyenne tension issue du poste de Beni Mered. «L'APC de Beni Mered a demandé de modifier le tracé de la ligne, donc la révision de l'étude. Le projet est donc momentanément à l'arrêt» détaille-t-il. Toutefois, quelques projets ont réussi à voir le jour, à l'exemple de 40 postes électriques réalisés à travers la wilaya et mis en service, le lancement de travaux pour 37 autres, dont la réception est prévue pour début de 2012 et la réhabilitation de 75 km de réseau basse tension.