Une importante délégation d'entreprises espagnoles, conduite par le secrétaire d'Etat au Tourisme et au Commerce, José Mejia, effectue, depuis hier, une visite de deux jours à Alger. Composée de représentants de 57 entreprises espagnoles des secteurs de l'énergie, de la construction, du traitement des eaux et de l'agroalimentaire, la délégation s'est fait accompagner, en outre, de députés des principaux groupes parlementaires ainsi que de représentants de l'Institut espagnol du commerce extérieur (Icex). Lors d'une rencontre organisée hier à l'hôtel El Aurassi, à Alger, conjointement par les autorités algériennes et espagnoles, un accord de coopération pour l'investissement a été signé entre l'Icex et l'Agence nationale pour le développement et les investissements (Andi). L'accord, le premier du genre à être ratifié après l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), devra faciliter et encourager le partenariat économique algéro-espagnol et permettre, selon M. Mejia, d'« identifier les opportunités d'investissement et d'étudier les risques à partager ». Le responsable espagnol a rappelé à cette occasion que deux autres accords ont déjà été signés entre les deux pays, portant sur le non-dédoublement des fiscalités et sur la promotion des échanges commerciaux. Le secrétaire d'Etat espagnol ne manquera pas d'exprimer sa satisfaction et celle des autorités hispaniques quant au nouveau souffle qu'a connu la coopération économique entre les deux pays et qui s'est traduite sur le terrain par de nombreux projets. Il citera, entre autres, le projet du deuxième gazoduc (Medgaz) qui reliera l'Algérie à l'Espagne et dont la mise en exploitation, stratégique pour l'Espagne et l'Europe, est prévue pour fin 2008-début 2009. Aussi mettra-t-il en exergue les investissements espagnols dans des projets des secteurs de traitement de l'eau (dessalement de l'eau de mer) et ceux des transports ferroviaires et maritimes. Présent à cette rencontre, le ministre algérien du Tourisme, Noureddine Moussa, a tenté, pour sa part, de retenir l'attention des opérateurs et hommes d'affaires espagnols quant aux potentialités touristiques que recèlent les différents sites algériens. Il adressera ainsi aux opérateurs espagnols une invitation officielle à venir en Algérie, dans le cadre d'un voyage d'études, pour vérifier de visu les atouts touristiques dont disposent les différentes régions du pays. Néanmoins, à Alger, l'on considère que les investisseurs espagnols affichent encore une certaine frilosité. L'on cite, à titre d'exemple, la compagnie aérienne Iberia qui n'a pas repris ses vols à destination de l'Algérie. Pour l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, Juan Lena, le gouvernement espagnol compte bien inciter les entreprises espagnoles à venir investir en Algérie. Il en veut pour preuve l'autorisation que son gouvernement a récemment accordée à Spanair, le numéro deux des transporteurs aériens en Espagne, à ouvrir une liaison aérienne sur Alger. Pour ce qui du secteur bancaire, Juan Lena a estimé qu'à la faveur des réformes que connaît le secteur des finances en Algérie, les établissements financiers espagnols ne tarderont certainement pas à afficher leur intérêt pour le secteur. Une rencontre est prévue à ce propos, aujourd'hui, entre Mourad Medelci et le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, José Montilla. Ce dernier devrait également rencontrer Chakib Khelil et Mustapha Benbada, respectivement ministre de l'Energie et des Mines et ministre de la Petite et Moyenne entreprises et de l'Artisanat.