Seule Alitalia avait maintenu ses vols sur Alger depuis début 1995. Douze ans après avoir quitté l'Algérie, la compagnie aérienne espagnole, Iberia, renoue avec sa vocation de trait d'union qu'elle compte renforcer entre les rives nord et sud de la Méditerranée, illustré déjà par une coopération algéro-espagnole très dense. Devant assurer plusieurs vols hebdomadaires entre villes algériennes et espagnoles, Iberia, qui avait suspendu ses vols vers l'Algérie début 95 suite à la prise d'otages d'un Airbus d'Air France par des terroristes du Groupe islamique armé (GIA), reprendra ses vols réguliers sur Alger à raison de deux vols par semaine, fréquence qui devrait être «augmentée progressivement» pour répondre à la forte demande toujours en croissance. Les deux vols bihebdomadaires relieront l'aéroport Barajas-Madrid à l'aéroport international Houari-Boumediène, le dimanche (départ 18h15, retour 20h45) et le jeudi (départ 12h15, retour 14h50). Bien que le premier vol ait été effectué, dimanche, sur Alger avec une centaine de passagers à bord d'un Airbus A-319 d'une capacité de 141 places, son inauguration officielle n'a eu lieu, qu'hier mardi en début de soirée, en présence d'une importante délégation d'officiels algériens mais aussi espagnols. Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, la compagnie espagnole a estimé que sa décision «répond à la demande croissante des liaisons entre les deux pays, émanant aussi bien d'entreprises espagnoles que de citoyens algériens résidant en Espagne». Comme pour marquer cet événement de confiance annoncé le 17 novembre dernier, une délégation d'une trentaine d'entreprises espagnoles pilotées par la Confédération espagnole des organisations patronales (Ceoe) et conduite par le secrétaire d'Etat au Tourisme et au Commerce, Pedro Mejia est, par ailleurs, attendue du 9 au 11 janvier à Alger, à bord d'un vol spécial de la compagnie ibérique. Pour rappel, Air France a repris ses vols à destination de l'Algérie en juin 2003, alors que British Airways ouvrait, pour la première fois, une ligne Londres-Alger en juin 2004. Lufthansa, pour sa part, regagnait Alger en juillet 2005, suivie d'Air Canada et Qatar Airways. Parmi les compagnies aériennes occidentales qui avaient suspendu leurs liaisons avec l'Algérie, seule Alitalia a continué à assurer ses vols sur Alger à l'instar des compagnies maghrébines Royal Air Maroc et Tunis Air. Il y a lieu de préciser que parmi les 30 entreprises espagnoles attendues jeudi, figurent des représentants du groupe financier Santander, la banque Caixa Catalunya, le groupe pétrolier Cepsa, les compagnies d'électricité Endesa et Iberdorla, de télécommunications Indra, les groupe de services Cobra, de construction OHL, de fertilisants Fertiberia et la société ferroviaire CAF. Dans la déclaration commune de la réunion de haut niveau algéro-espagnole, tenue à Alger le 12 décembre dernier, les deux parties avaient souligné que le retour d'Iberia, générera l'augmentation des vols directs entre l'Algérie et l'Espagne, de par le signal positif qu'il constitue pour une facilitation du mouvement d'affaires entre les deux pays. Par ailleurs, le directeur commercial de Spanair, Rafael Aragones, a indiqué, dans des déclarations à la presse, que la compagnie espagnole prévoit, pour l'année 2007, d'établir deux lignes entre l'Espagne et l'Algérie: Madrid (Barajas)-Alger (3 rotations hebdomadaires) et Barcelone (El Prat) -Alger (4 rotations hebdomadaires). Cette dernière liaison apportera un plus certain pour les opérateurs économiques des deux pays lorsqu'on sait que la Catalogne est le centre nerveux économique de l'Espagne et que l'ouverture d'un consulat algérien dans cette ville est vivement souhaitée par les hommes d'affaires espagnols.