Plus de 15% de la population mondiale est aujourd'hui touchée par une forme ou une autre de handicap, subissant stigmatisation et discrimination, selon le Rapport mondial sur le handicap que vient de publier l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées. L'Algérie compte deux millions de personnes handicapées. Le droit à la réinsertion de cette frange dans la société doit passer obligatoirement par leur participation, en mettant à leur disposition des moyens adéquats. Comme ces personnes peuvent contribuer d'une manière efficace au développement. La présidente de la Fédération nationale des handicapés, Mme Atika Mameri, a tiré la sonnette d'alarme, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, à l'occasion de cette journée, sur le problème de l'accessibilité de ces personnes aux transports. Comme elle demande à ce que l'allocation de 4000 DA allouée à ces handicapés soit accompagnée d'autres formes de soutien pour qu'ils puissent subvenir à leur besoins. Elle déplore que le nouveau moyen de transport, le métro d'Alger, ne soit pas accessible à ces personnes et le fait que les handicapés n'aient pas été pris en compte pour ces premières stations au niveau de la capitale et invite les responsables à réfléchir à la question pour les nouvelles stations. L'accessibilité qui est le thème de cette journée signifie aussi, pour Mme Atika, pouvoir se déplacer librement, sans contraintes dans des espaces aménagés et être considérés comme toutes les autres personnes. Ce qui n'est pas le cas malheureusement dans notre pays, a-t-elle déclaré à la presse nationale. Elle réclame ainsi l'aménagement d'espaces dans les grandes rues et boulevards qui doivent être réalisés dans le respect des normes et des standards internationaux. Par ailleurs, le ministère de la Solidarité nationale a lancé hier officiellement, à cette occasion, une enquête qui durera deux ans pour mieux cerner les besoins de cette frange de la société et déterminer le nombre exact de handicapés qu'il y a en Algérie. Cette enquête vise à «dresser un état des lieux du handicap en Algérie et de mettre au point un plan d'action pour renforcer la prise en charge et la réinsertion des personnes handicapées», d'après la déclaration du ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. L'objectif de l'enquête est, selon le ministère, de «disposer de données statistiques fiables et d'études globales permettant une évaluation précise, qualitative et quantitative de la situation et des besoins des personnes handicapées». Les résultats de cette enquête permettront, entre autres, la connaissance de la prévalence des personnes handicapées par catégorie, ainsi que la définition des origines de chaque type de handicap. Outre l'enquête, un projet de texte portant sur le droit au travail et contraignant les employeurs à réserver des postes de travail aux personnes handicapées a été également élaboré par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, d'après la déclaration faite par le directeur de la protection et de l'insertion professionnelle des personnes handicapées, Ali Nabaoui. Ce projet consiste à garantir le droit au travail aux personnes vivant avec un handicap et la loi stipule que «tout employeur doit consacrer au moins 1% de l'effectif global aux personnes handicapées. Dans le cas contraire, il sera tenu de s'acquitter d'une contribution financière dont la valeur sera fixée par voie réglementaire», stipule cet article. La contribution financière sera versée à un fonds spécial de financement de l'activité de protection et de promotion des personnes handicapées, dont le texte de création a déjà été élaboré. Ce projet répond à l'exigence de l'article 27 de la loi de 2002 relative à la protection et la promotion des personnes handicapées.