Des coupures d'électricité ont plongé, durant la journée d'hier et d'avant-hier, plusieurs quartiers de la capitale dans le noir. Pour protester contre ces coupures incessantes du courant éléctrique, des citoyens visiblement désappointés ont investi, encore une fois, la RN 24, au niveau de la Rassota, dans la commune de Bordj El Kiffan. Les protestataires ont indiqué que les coupures ont duré plusieurs heures durant la journée et autant dans la soirée dans différents quartiers. « La décision de délestage, plongeant des quartiers entiers dans le noir avec toutes les conséquences que l'on connaît, est inique. Les ménages sont, d'ailleurs, durablement desservis », se révoltent-ils. « Au lieu de procéder à des reformes structurelles plus osées, l'on nous serve toujours la même rengaine éculée de transformateurs en panne et de fraudeurs indélicats et intouchables », s'insurgent-ils. Pour rappel, dans la seule région de Bordj El Kiffan, quelque 20 000 fraudeurs ont été recensés pour un nombre d'abonnés de 31 000. L'argument « massue » de « ménager » les fraudeurs ne semble pas trop satisfaire les citoyens. « Des actions plus poussées peuvent être entreprises. Toutefois, l'on fait dans le replâtrage et la fuite en avant chez la boîte publique. En effet, cette dernière peut ester en justice, entre autre, les fraudeurs, mais rien n'est fait et on se contente de se jeter les responsabilités. Pour toute réponse, on nous repasse les mêmes spots sur la rationalisation de l'énergie électrique », lâchent-ils. A Hussein Dey, le délestage de Sonelgaz a plongé dans le noir plusieurs habitations (La résidence universitaire de l'école paramédicale par exemple), alors que, de l'autre côté, l'éclairage public n'a pas été touché. El Ayachi Deghfel, responsable régional d'El Harrach, s'en défend et parle, lui, de « coupures tournantes, volontaires et ciblées. Nous avons procédé à un délestage d'une heure afin de soulager le réseau et éviter le black-out total. Pour ce faire, nous avons choisi les heures de pointe, entre 19 h et 22 h », ajoute-t-il. « Ces délestages ne peuvent dépasser une heure », atteste-t-il. Les citoyens de Rassota affirment le contraire, eux qui ont passé toute la nuit dans le noir. Concernant la décision « ingénieuse » de Sonelgaz de procéder à la connexion de bidonvilles au réseau électrique, M. Deghfel dira que « si la commune décide de démolir ces taudis, nous retirons nos compteurs », une maniére « ingénieuse » de légaliser ce qui est tout a fait illégal aux yeux de la loi. D'ailleurs, Sonelgaz met les responsables locaux devant le fait accompli. Cependant, ce procédé n'est pas pour régler le problème récurrent du piratage qui affecte considérablement les véritables abonnés de cette entreprise publique. Par ailleurs, le directeur dira que le problème du poste de transformation électrique de la cité Mouhous est toujours pendant. « Nous avons effectué en février de l'année dernière une visite conjointe avec le wali délégué qui nous a assuré de son entière disponibilité, mais rien n'a été fait. De son côté, l'Apc nous a promis qu'un autre poste est en construction ». Le piratage du réseau par les indus occupants de la cité Cnep est l'autre raison des coupures, avance le directeur. « Les squatteurs fraudent sur le réseau et rien n'indique que ce problème sera résolu dans l'immédiat », se désole notre interlocuteur. Comme quoi, les responsables régionaux/locaux et Sonelgaz ne travaillent pas de concert pour mettre un terme à ces pratiques qui inquiètent la collectivité. En réponse aux habitants qui se plaignent de leur non-alimentation en gaz de ville, le responsable soutiendra qu'« il y a un devis fixe. D'ailleurs, nous avons mis en service des quartiers entiers de la localité ». Et dire que Sonelgaz prévoit d'exporter de l'électricité vers l'étranger, elle qui n'arrive même pas à répondre à la demande nationale en énergie électrique.