3,5 millions de litres d'huile d'olive sont annoncés cette saison contre 6 millions l'année dernière. La campagne oléicole a été entamée. Les paysans à travers plusieurs localités de Bouira prendront le chemin des oliveraies pour cueillir leur récolte. Sauf que cette année, les fellahs ne vont pas beaucoup se réjouir. C'est l'année des vaches maigres ! En effet, la saison oléicole 2011/2012 ne sera pas bien huilée comme la précédente. Les prévisions de la direction des services agricoles (DSA) de Bouira tablent sur une production ne dépassant pas le seuil de 280 000 quintaux, un équivalent de 3.5 millions de litres d'huile d'olive. Soit la moitié de la récolte de la dernière saison qui était de six millions de litres. «Cette année l'olivier n'a pas donné une bonne récolte. Nous allons terminer la saison un peu plus tôt», souligne un fellah. Pourquoi la récolte va-t-elle baisser cette année? Les responsables du secteur agricole avancent comme cause principale, le phénomène de l'alternance qui, faut-il le souligner, consiste à ce que l'olivier ne soit productif une année sur deux. Outre ce phénomène naturel, l'on doit évoquer le fait que beaucoup de fellahs ne maitrisent pas les nouvelles techniques quant à l'entretien de l'olivier. Cela influe aussi sur le rendement. La surface oléicole concernée par la campagne actuelle est de près de 19 000 ha d'oliviers productifs. Ainsi, il faut noter que la superficie globale de l'olivier à Bouira est estimée à plus de 22 000 hectares qui sont répartis notamment dans la partie nord de la wilaya, entre autres M'Chedallah, Ath Laâziz, Bechloul, Haizer, Lakhdaria. De plus, depuis une année, les services concernés ont planté une surface de 5000 ha au sud de la wilaya. Il s'agit de la bande oléicole de la zone des Hauts-Plateaux afin d'améliorer le rendement oléicole de la région et lutter contre la désertification. En outre, un autre programme touchera également les zones de montagne où 15 000 ha d'oliviers seront réalisés dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux. Pour assurer un bon déroulement de la campagne oléicole et permettre aux fellahs de la région de triturer leur récolte dans de bonnes conditions, un dispositif de 192 huileries a été mis en place à travers quasiment toutes les communes. Cependant, ce qui va être marquant pour cette saison, c'est la flambée des prix de l'huile d'olive. Il faut noter l'absence d'un marché de l'huile d'olive et des mécanismes luttant contre toute forme de spéculation qui ne cesse gangrener la filière ces dernières années. Le litre de l'huile d'olive qui se vendait à 350 DA quand les saisons ont été très bonnes, risquerait fort bien de dépasser le seuil des 500 DA cette année. «L'huile d'olive se fera très rare cette année. La récolte de la saison sera trop maigre et le produit ne sera pas uniquement cher mais les stocks risquent aussi de s'épuiser», dit un oléiculteur.