Les habitants de la cité AADL du chemin des Crêtes ne cessent de manifester leur inquiétude face à l'insécurité qui semble régner dans ce nouveau site d'habitation, situé à mi-chemin entre Mostaganem et Mazagran. Construite il y a près d'une dizaine d'années, cette cité fait partie de la première tranche de l'AADL. Erigé en un temps record, le quartier offre une vue imprenable sur le golf d'Arzew. Mais, derrière ce panorama de rêve, la cité qui relève de l'assiette foncière de la commune de Mazagran se trouve à seulement un jet de pierre de la cité de promotion immobilière de l'ANP qui, elle, relève de la commune de Mostaganem. Seul le pont de Lalla Kheïra, qui enjambe la RN11 A, relie depuis 2003 les deux communes voisines. Inauguré en 2002 par le président Bouteflika, ce pont s'apparente, selon de nombreux habitants de ce quartier, à un «no man's land», surtout, soulignent nos interlocuteurs, durant les moments de pénombre, le matin lors du lever du soleil et, surtout, au crépuscule et une fois la nuit tombée. Les gens parlent d'agressions multiples et répétées, notamment sur des personnes isolées. Les malfrats, profitant de l'obscurité et surtout de l'absence d'éclairage public, agiraient en toute quiétude. Cependant, c'est surtout l'absence d'éclairage public qui entretient une certaine psychose. Les habitants, qui déplorent cet état de fait, n'hésitent pas à faire le parallèle avec la cité militaire et ses villas cossues et la cité voisine du chemin des Crêtes qui sont parfaitement sécurisées. Seule leur cité populaire, prise en tenaille entre ces deux quartiers huppés, se retrouve plongée dans une totale obscurité dès la nuit tombée. Pourtant, les immeubles ont été conçus avec beaucoup d'attention, le maître de l'ouvrage ayant même réservé une bonne partie de l'assiette à des espaces verts qui ne demandent qu'à être entretenus. La commune de Mazagran, territorialement compétente, devrait faire un petit effort afin que ce site enviable retrouve la sérénité qui lui fait tant défaut.