L'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption installé en janvier dernier remettra son rapport final au président de la République début 2012, a indiqué, hier, Ahmed Ghaï, membre de cet organe. Le rapport comprend «une évaluation, dans chaque secteur, des dysfonctionnements qui ont favorisé la corruption, ainsi que les mesures prises dans ce sens», a déclaré M. Ghaï sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale. Il a ajouté que l'organe qui avait entamé son travail depuis presque une année «tiendra compte des résultats de ce rapport pour élaborer son programme d'action basé sur des méthodes scientifiques de lutte contre ce grave phénomène». L'Algérie a recensé près de 20 crimes de corruption, à savoir les pots-de-vin, l'abus de pouvoir, la dilapidation de deniers publics et la richesse illégale, a-t-il relevé. Il a, par ailleurs, souligné que l'Etat algérien «est mu par une sérieuse volonté politique de lutte contre la corruption», en témoignent, a-t-il dit, la mise en place d'un système législatif complet de lutte contre ce fléau, la création d'un organe national de prévention et de lutte contre la corruption et l'installation, dans les prochains jours, de l'Office central de répression de la corruption (OCRC). Placé sous la tutelle du ministère des Finances et composé d'officiers de la police judiciaire et d'experts spécialisés, l'OCRC a pour la mission d'enquêter sur les grandes affaires de corruption enregistrées à l'échelle nationale, a-t-il précisé. S'agissant de l'évaluation de Transparency International de la prévalence de la corruption en Algérie, M. Ghaï a souligné que les statistiques de cette organisation «manquent d'objectivité et de précision» étant basées sur «des sources d'information non fiables», ajoutant que l'organe œuvrera à l'avenir à lui fournir des statistiques précises afin que son rapport reflète la réalité.