Avec sa collection de plus de quatre cent pièces, le musée qu'abrite la bibliothèque centrale n'existerait pas sans l'opiniâtreté de son concepteur. En effet, subjugué par la géologie et la paléontologie depuis sa tendre enfance, le Dr Tafer Boularès s'adonne à la passion de l'histoire de l'humanité dont il collectionne les œuvres depuis plus de trente années. Parcourant sans cesse les immenses espaces de la région du Dahra et de la vallée du Chellif, cet infatigable bourlingueur connaît les moindres détails de ce que fut la vie des hommes et des cités depuis les temps immémoriaux. Aucun site depuis le néolithique jusqu'à l'antiquité en passant par les périodes phéniciennes, romaines et puniques n'a de secret pour lui. C'est grâce à son inestimable dévouement et à son abnégation qu'il a enfin réalisé son rêve d'enfance. Son musée est fonctionnel depuis déjà 3 années. Le visiteur peut y découvrir les vestiges les plus précieux qui témoignent d'une présence humaine soutenue. Dans cette collection qui ferait pâlir de jalousie le musée embryonnaire du service archéologique, l'universitaire se plait à rappeler que la jarre qui orne ostensiblement un coin de l'immense salle d'exposition, est le fruit de plusieurs mois de recherche et de restauration. En effet, haute de 90 cm, cette pièce rare a été reconstituée morceau par morceau. Car, en plus de sa passion pour la mise à jour d'éléments historiques, le collectionneur n'hésite pas à se muer en restaurateur. Son musée, il le met au service des écoliers, des étudiants et des chercheurs. Ce qui fait également son originalité, c'est la mise en valeur de certains sites totalement inconnus jusqu'à ce jour. C'est non sans fierté que ce chercheur mettra à jour des sites d'une grande valeur que même les incontournables travaux de Stéphane Gsell - notamment l'ouvrage consacré à l'histoire ancienne de l'Afrique du Nord, publié en 8 volumes entre 1913 et 1927 et qui continue de faire référence en la matière- auront éludés. C'est pourquoi, les travaux de sauvegarde de ce précieux patrimoine que continue d'entretenir cet enseignant, et ce dans le plus pur bénévolat, méritent une plus grande attention. Car, c'est à son initiative que la région du Dahra ainsi que la luxuriante vallée du Chellif ont enfin leur musée. Autrement, les nombreuses traces des civilisations anciennes auraient été à jamais ensevelies.