Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a réitéré, samedi soir, le désir de l'Autorité nationale palestinienne d'obtenir un statut de membre à part entière au sein des Nations unies. «Nous avons essayé, et nous continuerons à essayer, de hisser le drapeau palestinien aux Nations unies», a déclaré M. Abbas devant une assemblée de fidèles chrétiens lors du réveillon de Noël à l'Eglise de la Nativité Beith Lehem en Cisjordanie occupée. M. Abbas a ajouté que les Israéliens devaient comprendre que la Palestine est «prête» à reprendre les négociations de paix, «indépendamment d'une éventuelle adhésion aux Nations unies», soulignant que la candidature palestinienne à l'ONU «ne représentait en aucun cas une alternative aux négociations de paix». Le président palestinien a, par ailleurs, critiqué les agissements des colons israéliens à l'encontre des Palestiniens de Cisjordanie, indiquant que ces agissements «étaient intolérables et immoraux». Plusieurs milliers de fidèles chrétiens venus du monde entier ont pris part à la messe de minuit célébrée dans cette église vieille de 1700 ans, traditionnellement considérée comme le lieu de naissance du Christ. Selon des responsables palestiniens, quelque 1,5 million de touristes, arrivés samedi dans la ville sainte des chrétiens, vont participer aux festivités de Noël. Entretiens Abbas - MAE hongrois Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a eu, dans la nuit de samedi à dimanche à Ramallah, des entretiens avec le ministre hongrois des Affaires étrangères, Janos Martonyi, consacrés au processus de paix, à l'arrêt depuis plus d'un an. M. Abbas et M. Martonyi ont discuté des développements de la situation dans les territoires palestiniens et des moyens de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes, bloquées depuis fin octobre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation juive. Les deux parties ont dénoncé aussi les pratiques agressives et les violations des droits de l'homme commises quasi-quotidiennement par les autorités israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Elles ont condamné à nouveau la poursuite par Israël de sa politique de colonisation illégale qui sape les efforts de paix régionaux et internationaux. Le président palestinien et le chef de la diplomatie hongroise ont en outre évoqué la situation générale dans la région du Proche-Orient, ainsi que les relations entre la Palestine et la Hongrie. Le chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a commencé hier une tournée régionale qui le mènera notamment en Egypte et au Soudan, a annoncé son bureau. Haniyeh en tournée à l'étranger C'est la première fois que M. Haniyeh sort de la bande de Ghaza depuis l'arrivée au pouvoir du mouvement islamiste dans ce territoire palestinien en juin 2007 et le renforcement du blocus israélien qui a suivi. Le Premier ministre du Hamas a gagné l'Egypte via le point de passage frontalier de Rafah en début d'après-midi, selon des sources du Hamas. Après l'Egypte et le Soudan, M. Haniyeh se rendra au Qatar, en Turquie, en Tunisie et au Bahreïn. Le principal objectif de la tournée vise à obtenir «un soutien financier» pour reconstruire Ghaza, selon ces sources, mais nul doute que M. Haniyeh évoquera aussi la réconciliation interpalestinienne avec ses interlocuteurs arabes. Le Hamas et le Fatah, du président Mahmoud Abbas, ont conclu le 27 avril dernier au Caire un accord-surprise de réconciliation, ratifié le 3 mai par l'ensemble des mouvements palestiniens. Jeudi, au Caire, le président Abbas et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, basé en Syrie, ont engagé le chantier de la réorganisation des organes de décision palestiniens, qui doit aboutir à l'unification sous l'égide de l'OLP de tous les mouvements palestiniens. Le Hamas ne fait pas partie jusqu'à présent de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Des voix discordantes se sont élevées au sein du Hamas à Ghaza pour faire entendre des critiques voilées à l'encontre de la ligne adoptée par la direction du mouvement basée à Damas. Khaled Mechaal s'est ainsi prononcé le mois dernier en faveur de «la résistance populaire pacifique», qui supposerait que le Hamas renonce dans les faits à la lutte armée. Il s'est aussi dit favorable à l'établissement d'un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967, soit la Cisjordanie, la bande de Ghaza et Jérusalem-Est pour capitale, c'est-à-dire à côté et non à la place d'Israël, comme le prévoit le programme officiel du Hamas.