Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, signeront mercredi prochain au Caire l'accord de réconciliation interpalestiniens, a annoncé hier le Fatah. «La signature de l'accord aura lieu le 4 mai quand Abbas et Mechaal, ainsi que toutes les factions palestiniennes se rencontreront au siège de la Ligue arabe au Caire», a annoncé aux agences de presses Azzam Al Ahmad, un haut responsable du mouvement Fatah, chargé des négociations sur la réconciliation.Outre les deux parties concernées, seront présents à cette cérémonie d'autres factions palestiniennes comme le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche) et le Parti du peuple israélien (ex-communiste) et auront à parapher le document du Caire.Après plus d'un an et demi de discussions infructueuses, Hamas et Fatah se sont mis d'accord mercredi au Caire pour former un gouvernement composé de personnalités indépendantes, en vue d'élections présidentielle et législatives simultanées d'ici un an. L'accord de réconciliation, applaudi par les Palestiniens, a été vivement critiqué par les dirigeants israéliens. La présidence palestinienne a répliqué que la réconciliation était «une affaire interne» et qu'il incombait à M. Netanyahou de «choisir entre la paix et la colonisation» des territoires palestiniens occupés. Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas à Ghaza, a affirmé que le mouvement islamiste restait opposé à une reconnaissance d'Israël et aux négociations de paix, mais qu'il ne tenterait pas d'y faire obstacle. «Si le Fatah est prêt à assumer la responsabilité de négocier sur des absurdités, qu'il le fasse. S'ils parviennent à obtenir un Etat, tant mieux pour eux !» a déclaré M. Zahar.Fidèle à lui-même, l'Etat sioniste s'efforce de dénigrer l'accord de réconciliation entre l'Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas afin torpiller la tentative de reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU en septembre prochain. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a décidé de lancer une campagne diplomatique contre toute reconnaissance d'un gouvernement unitaire palestinien incluant le Hamas, a-t-on annoncé hier de source gouvernementale israélienne. M. Netanyahou va tenter, en particulier, de convaincre ses interlocuteurs européens lors de la visite qu'il doit effectuer la semaine prochaine à Londres et à Paris, une visite initialement destinée à persuader les pays européens de ne pas voter à l'ONU en faveur de la reconnaissance d'un Etat de Palestine sans accord de paix préalable avec Israël. L'accord de réconciliation interpalestiniens, conclu mercredi entre le Hamas et le mouvement Fatah du président, a pris de court l'Etat sioniste.Mahmoud Zahar, un dirigeant du Hamas à Ghaza, a rejeté jeudi toute reconnaissance d'Israël, tout en déclarant que le mouvement n'essaierait pas d'empêcher le Fatah, à la tête de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), de chercher à obtenir un accord de paix avec Israël. Dès mercredi dernier, M. Netanyahou a menacé l'Autorité palestinienne et son chef Mahmoud Abbas avertissant ce dernier qu'il devait «choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas». Depuis, des ministres israéliens martèlent ce thème, menaçant, entre autres, d'interdire au Hamas de présenter des candidats à des élections palestiniennes en Cisjordanie, territoire occupé par Israël. Le président israélien Shimon Peres est également monté au créneau en attestant que «les Nations unies ne peuvent pas accepter ou reconnaître une organisation terroriste en tant qu'Etat en septembre». Les médias israéliens ont fait un large écho à ces dénonciations de l'accord, tout en émettant des doutes sur sa mise en œuvre, compte tenu des divergences de fond entre le Fatah et le Hamas. La communauté internationale, prise par surprise, a réagi avec prudence, tout en exprimant son «grand intérêt» pour cet accord. G. H.