La gestion du futur parc, qui se trouve dans une région à vocation agricole, doit tenir compte du vecteur humain et donner la priorité à l'aspect social. La zone humide Guerbès-Sanhaja serait appelée à connaître de véritables chamboulements en 2013. En plus de la prochaine validation du plan de gestion intégré, le comité de pilotage du projet aura également à présenter officiellement une proposition de son classement en Parc national. Deux actions qui, si elles venaient à être suivies et appuyées, pourraient enfin préserver ce site naturel dont l'importance n'est plus à démontrer. L'atelier organisé dernièrement par la commission technique d'évaluation de l'étude du plan de gestion a permis, entre autres, de rappeler les dangers qu'encourt la zone humide et de formuler, surtout, un ensemble de recommandations devant permettre sa sauvegarde. Selon Mlle Boukerma, la chargée du projet au niveau local, cette rencontre a constitué une occasion pour présenter les programmes des écosystèmes naturels et de la méthodologie d'étude. Elle ajoutera que le débat enclenché, par la suite, a été une occasion pour les participants d'émettre quelques réserves sur certains aspects rapportés dans l'étude dans le but de l'enrichir. «L'atelier s'est clôturé en formulant une synthèse de recommandations, qui devraient être prises en considération avant la présentation finale de l'étude lors de la prochaine réunion du comité de pilotage» a-t-elle poursuivi. Selon le rapport final dressé à l'issue de l'atelier, les présents recommandent aux initiateurs de l'étude de «proposer une typologie de la zone, améliorer la description du patrimoine floristique et faunistique, actualiser les données sur les ressources en eau en définissant les volumes exploitables, ajouter le diagnostic du patrimoine culturel, touristique et aquatique, orienter la faisabilité des actions à mener pour répondre aux objectifs prioritaires d'une gestion durable et améliorer la partie socio-économique» D'autres orientations ont également concerné l'aspect social de la région qui se trouve incluse dans une zone à vocation agricole englobant 3 communes, Ben Azzouz, Djendel et La Marsa. Soucieux certainement du devenir de plus 45 000 habitants qui cohabitent avec la zone humide, les présents conseillent au bureau d'étude l'évaluation des sources de revenus des populations riveraines, une façon qui démontre l'importance du vecteur humain devant accompagner le plan de gestion. On laisse supposer à cet effet que des propositions de compensation seront faites aux agriculteurs de la région pour faciliter leur intégration dans le programme sans pour autant nuire à leurs intérêts socio-économiques et aux richesses naturelles de la zone. La nécessité de trouver un équilibre devant aboutir à une symbiose salvatrice, a emmené les membres de la commission technique à insister pour prendre en compte «l'intersectorialité» afin d'assurer l'intégration et la complémentarité des actions à mener. Il reste à attendre la prochaine réunion du comité de pilotage pour voir, enfin, lancé le projet du plan de gestion financé en partie, faut-il le rappeler, par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds mondial pour la nature ( WWF).